Iain Banks l'a déjà dit, et je ne reprend que ses mots. Plus qu'un genre, la SF est une espèce littéraire permettant l'expression de tous les genres classiques. Ici, c'est le western qui y passe. Etant un ancien fan du jeu de rôles Deadlands ("le western spaghetti avec suppléments de tentacules"), je ne pouvais que me délecter par avance de cette lecture, d'autant plus que la couverture reprend l'illustration de couverture du même Deadlands. Bref, l'odeur de la poudre m'attirait pas mal.
Pourtant, je ne peux m'empêcher de ressentir comme une déception à la suite de cette lecture. Parce que si Deadlands garde ses bases de far-west, ce roman, lui, s'en débarrasse assez rapidement. On y trouve ainsi aucun duel au pistolet, aucune fusillade. Donc, pas de western ici. L'époque est évidement la bonne, le décor est assez correct (les petites villes des grandes plaines, les canyons, ...), les personnages sont parfois intéressants, mais la magie qu'y ajoute l'auteur met un bazar tel qu'il ne reste plus rien des constructions habituelles du genre. A la place, on a droit à des duels de magiciens que ne démentirait pas un jeu comme Magic, à la différence près que les magiciens ne disposent ici que d'un unique moyen de faire de la magie.
On trouve les murmureurs, les crieurs, les façonneurs, et tant d'autres.
Mais ça n'est décidément pas pareil que deux hommes, le colt dans la ceinture, prêts à en découdre.
Sans doute est-ce ma vision du genre qui est trop stéréotypée, mais je n'accroche pas à cette révision du western. Surtout qu'une fois le décor enlevé, il ne reste plus grand chose dans cette histoire, qu'une banale histoire de vengeance, ne valant que par une scène finale d'antologie, digne d'un Brain Dead.