The historians can’t seem to settle whether to call this one "The Third Space War" (or the fourth), or whether "The First Interstellar War" fits it better. We just call it “The Bug War." Everything up to then and still later were "incidents," "patrols," or "police actions." However, you are just as dead if you buy the farm in an "incident" as you are if you buy it in a declared war...

In one of Robert A. Heinlein’s most controversial bestsellers, a recruit of the future goes through the toughest boot camp in the Universe—and into battle with the Terran Mobile Infantry against mankind’s most alarming enemy.

Review

Donc, ce livre raconte la vie d’un jeune soldat des étoiles, qui va se battre, et dévaster les adversaires de l’humanité, pied à pied, comme il se doit pour un fantassin (ce qui est son honneur et sa fierté). Sous la vibrante histoire du jeune militaire qui gravit, pied à pied, les étapes de la vie du soldat, on ressent toutefois comme l’ombre d’une angoisse, une espèce de message qui transparait dans les cours de philosophie et de morale qu’il suit tout au long de sa vie. Serait-ce le fantôme d’une critique de la société moderne, qui se cache dans la dénonciation d’un antique vingtième siècle tout pourri ? N’y aurait-il pas, dans ses discussions avec ses instructeurs, un début de dénonciation de l’armée telle qu’elle existe, de son rôle et de ses attributions ? Ce questions restent posées tout au long du roman et, c’est sa force, même après, ce qui force le lecteur (moi en l’occurence) à se demander si l’armée est bien ce qu’elle prétend être. Lorsqu’on constate que la fédération terrienne a émergé suite à la prise du "pouvoir" par des vétérans qui se sont organisés en milice, ne faut-il pas y voir comme une dénonciation des dictatures militaires ? Mais toutes ces questions ne doivent pas ôter à ce roman sa beauté simple en apparence, et pourtant terriblement complexe. On se sent pris par la vie de ce soldat, embarqué dans des combats, toujours aussi épiques, qui laissent pourtant un goût désagréable dans la bouche, celui du sang des innocents qui passaient par là. Et jamais, jamais, la question du pourquoi n’est évoqué, ce qui est tant mieux puisqu’on n’est pas ici dans la critique de la décision, mais dans la critique de l’action militaire : pourquoi attaquer d’une manière plutôt qu’une autre ? Et pourquoi tuer à un moment donné ? Bref, un bouquin à lire absolument, pour plonger dans les tripes d’un soldat, mais également pour s’interroger sur les raisons de l’existence de toutes les forces armées.

Un peu de débat contradictoire


Evidement, lancer un avis comme celui-là suscite la controverse, dans laquelle a plongé FrK, vieil habitué des lieux.

Je ne veux pas relancer un vieux marronier, mais je doute que la seule lecture de Starship Troopers permette de classer Heinlein dans les anti-militaristes. Le second degré est difficile à juger, surtout quand on lit le reste de sa production (Une porte sur l’été, le Chat passe-muraille ou Double Etoile, véritable pamphlet politique). ST n’est pas à mon sens antimilitariste, d’abord à cause du passé militaire de Heinlein, ensuite à cause d’Héritage perdu (in Trois pas dans l’éternité) où il prône l’action de force inéluctable contre le régime nazi,et de ses vues sur l’éducation (le scoutisme, etc..). Par contre, là où je rejoins les défenseurs de l’optique antimilitariste de ST, c’est qu’il règle effectivement quelques comptes avec le haut commandement, et se place volontairement dans une optique de 00 pour montrer (dans la bataille de Klendathu, par exemple) le décalage entre les stratèges et la réalité du terrain. Effectivement, on peut dire qu’il transpose là le système militaire américain. C’est d’ailleurs aussi l’organisation des armées qu’il critique, et sa pléthore de cadres, calquant sa vision "idéale" d’un régiment sur celle de la Légion Etrangère. Le plus intéressant dans ce bouquin tient plus dans l’approche politique (pamphlétique, d’ailleurs) de la citoyenneté que dans d’hypothétiques vues pro ou antimilitaristes. C’est cette citoyenneté "au mérite" qui tire le plus le bouquin du côté soit (au choix selon le lecteur) purement inégalitaire et dicatorial (la joyeuse critique de la démocratie en est un exemple à la fois jubilatoire et qui fait froid dans le dos), soit carrément 4ème degré. Mais je ne suis pas sûr qu’Heinlein use du second degré dans ce bouquin. Les dimensions philosophiques qu’il contient sont souvent contradictoires et les valeurs exhaustées sont le mérite, l’honneur et le devoir.