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link:9780812519525.html[Manhattan transfert Manhattan Transfer] est un roman de link:../authors/73455.html[John Edward Stith John E. Stith] qui part de prémisses épatantes. En effet, dans ce récit largement inspiré par l’antique quatrième dimension, Manhattan se retrouve emporté de la surface de la Terre par d’étranges extraterrestres. une fois le transfert effectué, plus de communication entre l’île et le reste de la terre, un sol désespérément plat, une bulle entourant ce quartier, sont tout ce que les new-yorkais voient de leur environnement. Bref, ça part très bien. Pour être franc, le tout début est sans doute la partie la plus authentiquement jouissive du récit, rappelant par certains côtés le mépris affiché par les extra-terrestres de Mars Attacks.
Cependant, rapidement, on change de style pour aborder les rivages d’une survie d’un groupe humain dans un environnement pas forcément convivial, mais en fait plutôt. Et là, les défauts commencent à arriver, d’abord sous la forme de personnages plus beaux que nature (un colonel de l’armée capable d’improviser à peu près n’importe quel plan en deux battements de cils, son ancien lieutenant, devenu chef des services techniques de New-York (lesquels services sont prodigieusement équipés)), et d’autres encore, dignes d’un superman à la manque, et sans doute représentatifs d’une Amérique urbaine (et encore, j’espère que non, parce que dans ce cas, le miroir tendu donne de la mariée un portrait assez laid). Ces défauts se concrétisent ensuite dans un environnement plus hostile dans Manhattan qu’en dehors, quoique cette espèce de matière mélassoïde ait sans doute un sens caché. Et ils se concrétisent enfin dans les rebondissement, souvent tirés du chapeau d’une espèce de David Copperfield à la manque, qui ne sait à mon sens pas trop où il va.
Ce côté approximatif de l’intrigue devient, fort logiquement, de plus en plus visible, pour être une gêne à partir de la rencontre entre les humains et les extra-terrestres. Car bien évidement, les extra-terrestres sont là, et ils sont rudement laids, même s’ils ne sont pas aussi méchants qu’on pourrait le craindre. Et une fois mis en contact avec nos gentils héros, ils se laisseront manipuler comme les enfants qu’ils ne peuvent qu’être face à la subtilité d’habiles négociateurs, prompts à balancer le vaisseau spatial dans lequel ils sont droit dans le soleil (en détruisant au passage toutes les espèces extra-terrestres hébergées). Quand enfin il est question de faire des manoeuvres dignes d’une guerre des étoiles à la manque, alors là, plus de doute, ce roman peut être qualifié de médiocre, malgré certaines excellentes idées du début. Et je remercie malgré tout Bernard pour m’avoir conseillé cet achat (je le dis avec d’autant moins de gêne que c’est un échange fait chez une bouquiniste : ce bouquin contre les héraults de Valdemar. Malgré tout le mal que je peux en dire, il vaut mieux que ces histoires zoophilo-SM).