À quinze ans, Nothing, adolescent rebelle et mal dans sa peau, s'enfuit de chez ses parents. Sa route croise celle des Lost Souls, créatures étranges, vêtues de noir, qui boivent une liqueur au goût de sang. Insatiables, sensuels, sauvages, ce sont des prédateurs sans loi qui n'obéissent qu'à leurs instincts. Avec Molochai, Twig et Zillah, Nothing part en quête d'amour, de sexe et de violence au son de longs riffs lancinants dans les boîtes punk de La Nouvelle-Orléans, et découvre la vérité sur ses origines...

Poppy Z. Brite nous entraîne dans un univers noir où les vampires profitent de leur immortalité pour s'adonner à toutes les perversions et braver tous les interdits de la société puritaine américaine.

Review

Plouf plouf plouf.
Pour changer un peu de mes lectures habituelles, et parce que j’aime bien le charme des vampires, je me suis laissé tenter par cette histoire assez simple mettant en scène des vampires père et fils, deux ou trois autres suceurs de sang, une paire de musiciens dont un voyant, et toutes les interactions marrantes pouvant arriver quand l’un des vampires est fan de ce groupe.
La première chose à noter dans ce bouquin, c’est qu’on est loin, très loin, tellement loin du héros s romantique de Bram Stocker. Ou alors, depuis ce bon vieux XIXème siècle, le romantisme est devenu une façon élégante de parler de partouses bissexuelles à tendances SM. Notez bien que je n’ai rien contre ce genre de pratique, c’est juste que, dans le contexte du bouquin, elles m’apparaissent initiallement comme plutôt inattendues. Surtout quand elles impliquent, comme c’est le cas ici, des gens plutôt proches.
L’autre point qui m'a paru curieux, c’est la maigreur de tous les personnages. Aucun d’entre eux (sauf peut-être Steeve, le gros guitariste plein de muscle, incarnation même du matérialisme) n’est plus qu’un pauvre gusse famélique, aux poignets osseux (important, ça, les poignets) et marqués des stigmates de trop nombreuses tentatives d’approcher la mort.
Passé ces tics d’écriture, le bouquin est plutôt sympa, quoiqu’un peu long, et marqué par un scénario plutôt faible. Bon, bien sûr, je ne m’attends pas à avoir un livre de vampires portant une histoire riche. Mais je trouve que celui-ci approche de trop près les limites de l’indigence.
Enfin, je me demande si l’ombre de Dan Simmons, et de son voyeurisme macabre, n’a pas plané un peu trop longtemps sur ce roman. Tout ça n’est pas très bon, hein. Une mauvaise histoire, un goût certain pour le mcabare, un bon vieux sex’n’drugs’n’rock’n’roll auquel on peut rajouter les cadavres démembrés, ça ne vole pas bien haut. Pourtant, j’ai raisonnablement apprécié, même si ça n’est pas un chef d’oeuvre.