2084. Orwell est loin désormais. Le totalitarisme a pris les traits de la social-démocratie. Le citoyen ne s'opprime plus, il se fabrique, à la pâte à norme, au confort, au consensus. Au cœur de cette glu, un mouvement : la Volte, dont le Dehors est le pays, et subvertir, la seule arme.

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Dans ce roman, on suit les pas de Captp, professeur de philosophie, amoureux du Dehors, et ennemi déclaré de la démocratie.
Le Dehors, qui va hanter tout ce roman, c'est la zone non terraformée du planétoïde sur lequel s'est transportée sa civilisation. Notez bien que ça n'a pas grande importance, parce que même si on découvre que ce planétoïde doit être une des lunes de Saturne, personne ne le quittera.
En fait, ça n'a pas grande importance, parce qu'il ne s'agit pas d'un roman de SF.
Il s'agit plus d'un pamphlet contre notre société qui s'habille d'un vernis de SF dans une veine typique de la littérature des lumières, laquelle nous peignait la France sous les traits d'un royaume lointain. Dans ce pamphlet, l'auteur nous peint ainsi notre France contemporaine sous els traits de Cerclon, une espèce d'utopie réalisée, dans laquelle tout et tout le monde est mou et surveillé. Et c'est contre l'alliance des deux que Captp lutte avec une farouche énergie et des discours enflammés de philosophe de combat. Tour à tour, il dénonce l'intrusion du pouvoir de contrôle dans le corps des concitoyens, le rôle de la télévision dans leur vie, la mainipulation de l'opinion, et tous les travers avec lesquels nous vivons réellement chaque jour.
Il oppose à cette civilisation de la mollesse une anarchie plus rude, celle du Dehors où il faut se battre pour avoir de l'air respirable, qu'il obtiendra d'ailleurs après être revenu d'une façon très messianique du Cube de la mort (l'endroit où tous les déchets radioactifs finissent leur vie). Et cette anarchie, une fois réalisée, sera peut-être récupérée par d'autres aux visées politiciennes.
J'ai trouvé ces six cent pages lourdes de sens et de redondance : dans sa volonté de convaincre, l'auteur n'hésite pas à rabâcher plusieurs fois son propos selon lequel nous sommes surveillés, manipulés, infantilisés par un pouvoir pour qui chaque écart de la norme citoyenne doit être considéré comme dangereux. La redondance est d'ailleurs telle que les rares moments de ... je ne dirai pas grâce, car je n'en ai pas trouvé, mais d'intérêt ... sont noyés sous le poids des convictions de l'auteur. Dommage car, certaines idées étaient excellentes.
En fait, j'aurais aimé ce roman si Captp avait finallement baissé les armes.
En l'état, c'est juste un pamphlet redondant et inutile.