L'Interzone.
Un territoire qui ne figure sur aucune carte, situé quelque part entre New York et Tanger, dédale infini de rues semblable aux méandres du cerveau d'un drogué.
Un lieu fantomatique, où se réfugie William Lee après avoir accidentellement tué sa femme. Persuadé d'être un agent secret au centre d'une gigantesque machination, Lee commence à rédiger des rapports pour le compte d'une mystérieuse corporation internationale, communiquant avec elle par l'intermédiaire d'une machine à écrire fort loquace qui se transforme volontiers en cafard...
Vertigineuse descente aux enfers de la drogue - de toutes les drogues -, le chef-d'œuvre de William Burroughs est d'une veine à la fois terrifiante, macabre, et d'un comique presque insoutenable.

Review

Paru chez Folio Sf, le festin nu de William Burroughs devrait donc en être, et donner lieu de ma part à un avis traditionnel et bourré de spoilers, comme il se doit. Cependant, je n’arrive pas à me faire une opinion de cette chose. Il ne s’agit pas d’un roman, ni même d’une suite de nouvelles. Burroughs a écrit ça en continu, alors qu’il vivait en reclus à Tanger, sous l’emprise de la drogue. Et c’est, théoriquement, ce que raconte ce récit : ce que subit un drogué, ce qu’il vit, le monde dans lequel il croit exister. Pourtant, il n’y rien là-dedans d’autre qu’une suite d’impressions. On est presque en présence d’un délire de junkie, car il n’y a aucune unité, pas même celle de l’histoire. Le directeur de collection chez folio sf a voulu replacer des oeuvres historiques, et il s’est donc penché là-dessus, mais je ne trouve pas que cette chose y soit à sa place. Voilà, c’est à peu près tout ce que je peux en dire.