Sur le plus haut building du monde, deux hommes exploseront dans dix minutes : Tyler Durden et le narrateur. Flashback. Un jeune cadre conte ses errances d'avion en avion, sa vie passée à ausculter des carcasses de voitures pour le compte d'un constructeur automobile. Bien qu'en bonne santé, l'homme participe à divers groupes thérapeutiques, s'y repaît du malheur des autres et y retrouve le sommeil... jusqu'à sa rencontre avec Marla, une sadomasochiste qui pratique la même imposture. Plus bouleversante encore sera sa confrontation avec Tyler Durden, l'inventeur des fight clubs, ces lieux où de jeunes américains biens nés se battent à mains nues jusqu'à l'épuisement. Peut-être pour donner un sens à leur vie. Peut-être parce que dans ce chaos consumériste qui sert de monde, "la douleur est la vérité, l'unique vérité". Mais pour Durden, il faut aller beaucoup plus loin...

Trois ans après sa parution aux États-Unis, voici enfin traduit l'incroyable premier roman de Chuck Palahniuk qui a donné lieu au film très controversé Fight Club, réalisé par David Fincher, avec Brad Pitt, Edward Norton et Helena Bonham Carter. Le livre est bien plus dérangeant, plus cynique, plus déjanté que le film. Il y a du Bret Easton Ellis d'American Psycho et quelque chose de pire dans ce récit de l'impasse, dans cette dénonciation ultime d'un monde perdu faute de révolution. Plus qu'un livre, c'est une expérience. Et déjà un titre culte qui a reçu le prix de la Pacific Northwest Booksellers Association en 1996.--Bruno Ménard

Review

Tout le monde a vu ce film, j'imagine, sauf moi.

Pour moi, c'était donc une découverte complète que cette histoire d'un simple cadre qui découvre la vraie vie en se marravant la tronche toute les semaines avant de plonger dans la vraie bonne spirale autodestructrice, celle qui se termine en suicide collectif.

Je n'irais pas plus loin dans le résumé, car il n'y a pas grand chose de plus dans ce roman. Bien sûr, je peux mettre ma main à couper qu'il y a des fans complets de ce truc, qui présente toutes les caractéristiques du roman culte : des phrases percutantes, des règles simples, des petits morceaux de philosophie de comptoir sur l'intérêt de la destruction du mode de vie contemporain. Bref, la routine.

Bon, vous pouvez vous en douter, je n'ai pas été ravi. Je comprend bien que ça puisse plaire. Mais pour faire ce bouquin, c'est pas compliqué : vous prenez une dose du link:9782070422371.html[festin nu Le Festin nu] pour le côté junkie (quoi que maintenant, je pourrais aussi parler du link:9782277236023.html[Poker d'âmes], qui cartonne pas mal dans la défonce), une bonne louche de Lovecraft et, pour donner du corps, je terminerai par link:9782253072072.html[Le Troupeau aveugle]. Ca me donnerait une belle soupe que, comme dans le roman, j'écumerai pour en tirer le meilleur. Et voilà ! Une superbe oeuvre, frappante, bâtie comme tant d'autres plongées dans un petit enfer personnel.

Bon, c'est une bonne entrée en matière de fantastique, même si ça n'en est que par la bande, qui n'a donc pas plus à voir avec la SF qu'avait pu en avoir link:9782070422371.html[Le Festin nu]. Mais ça, c'est, comme on dit, un choix éditorial qui peut se défendre, mais qui n'est pas le mien, mais alors pas du tout.