Six jours. C’est le temps qu’il reste à Emrodes, le souverain de Loar, pour répondre à l’ultimatum du royaume de Melen, qui cherche à étendre sa domination sur l’ensemble des mondes connus. Pourtant, sur l’échiquier spatial, d’autres forces ourdissent leurs trames… Les prêtres de la planète Sainte manigancent pour gagner en influence ; les mondes périphériques, riches d’une science génique portée à son paroxysme, préparent un contact imminent ; auprès des puissants, mercenaires Latars et conseillers spols distillent leurs précieux services…
Pendant ce temps, dans les profondeurs océanes de Loar, les daofined paraissent sereins, indifférents aux
rivalités humaines. Au-delà de l’émotion attendue, leur cantilène annonce-t-elle de nouveaux désordres?

Premier roman de Loïc Henry, Loar est un space opera démesuré et brillant. Il a été comparé par la critique aux plus belles réussites du genre, parmi lesquelles Les guerriers du silence de Pierre Bordage ou Dune de Frank Herbert.

Authors

Review

Ce livre franchement étrange me laisse une opinion très mitigée. Mais avant d'aller plus loin, un petit résumé.
Plusieurs royaumes galactiques se livrent donc une guerre aussi ancienne qu'inexpliquée. Cette guerre se livre à grands coups de batailles qui pourraient être spectaculaires si elles étaient plus détaillées. Mais hélas, ce roman ne s'intéresse qu'à l'aspect politique du conflit. On se met donc aux côtés de chacun des intervenants, qu'ils soient d'un ôté du conflit, de l'autre, ou parmi toutes les autres parties potentiellement impliquées, ce qui fait pas mal de monde (je dirais au hasard entre dix et quinze). Ces intervenants sont essentiellement de deux types : les gouvernants d'une part, et les "bizarres" d'un autre. Bizarres regroupant les mercenaires loués à prix d'or par une seule planète et les mentats fournissant des conseils politiques aux intervenants.
Et évidement aussi bien les gouvernants que leurs conseillers ont des objectifs politiques différents, et des plans dans les plans.
Tout ça vous rappelle Dune, j'imagine. Ben moi aussi. Mais ne dit-on pas que la copie est la forme la plus sincère d'hommage ? Ben si.
Malheureusement, cette partie du roman est une assez mauvaise copie, ce qui est rapidement pénible.
Ce qui est nettement moins pénible, ce sont deux choses.
D'abord l'écriture. La plume de l'auteur est vivante et d'un vocabulaire extrêmement riche. Et c'est une qualité de plus en plus rare. J'imagine que c'est dû à la surreprésentation des oeuvres traduites dans ma bibliothèque ...
L'autre chose vraiment agréable, c'est qu'au bout d'un moment, l'auteur sort ses personnages de palais absolument vides de tout décor (du moins en apparence) pour les emmener au bord de la mer (sur la planète Loar et ailleurs). Et là, son écriture devient vraiment superbe. Parce que comme beaucoup de bretons, il vit la mer et sait utiliser cette vie dans son écriture. On voit donc des rochers aux formes fantastiques, du vent décoiffant les personnages, des vagues se brisant avec force sur des grèves abandonnées. Ce qui colle d'ailleurs curieusement avec les noms donnés aux portails : Houat, Batz et autres noms d'îles bretonnes ...
Si j'étais Loïc Henry, je me demande si je ne me lancerai pas à fond à la croisée de la SF et de la littérature marine, dans une espèce de waterworld pas moche. Et j'écrirai ainsi des oeuvres nettement plus chouettes que ce truc plutôt déséquilibré.