Dans ce curieux roman, trois histoires de femmes sont racontées, chacune d'elle engendrant plus ou moins la suivante.
Il y a d'abord Emily Desmond, à l'aube du XXème siècle, qui découvre l'existence de fées autour d'elle et tente d'entrer en contact avec ces fées, au grand dam de son père, astronome de renom entraîné dans une aventure assez scabreuse mettant en scène des extra-terrestres possibles voyageant sur une comète.
Il y a ensuite sa fille Jessica qui, après différentes péripéthies, découvre elle aussi qu'elle est en contact avec le monde de l'imaginaire et tente d'appaiser la tension existant entre ces deux univers.
Et il ya enfin la petite-fille de Jessica, Enye, qui va à son tour ... oui, entrer en contact avec ce monde.
Cahcun de ces récits est très différent. Si le premier lorgne clairement du côté de l'angleterre victorienne et du cultre du progrès du début du XXème, le second nous place dans une dimension bien plus politique, avec les tentatives d'émancipation irlandaises et le dernier quant à lui nous envoie dans le monde merveilleux des années 80 et de la pub reine. Et évidement, ces récits différents, mettant en scène des personnages différents avec des enjeux différents ont eu sur moi un effet différent.
J'ai ainsi trouvé le premier trop mièvre (normal vu l'époque), le second très bien à la fois dans ses enjeux et dans sa résolution - les personnages y sont aussi bien campés - et le dernier effroyablement confus : on ne comprend jamais dans quel moment du récit le paragraphe qu'on lit se situe, ni ce que viennent faire des combats au katana dans l'irlande des années 80 (un hommage caché à Highlander, peut-être ?), enfin bref, il est totallement loupé.
Tellement loupé même, que ma lecture en a été gâchée. A la fin du récit de Jessica, j'étais prêt à offrir une place au panthéon de mes lectures à cette oeuvre, se plaçant pourtant dans une vision du fantastique anglo-saxon à laquelle j'ai généralement bien du mal à adhérer (prenez
La Forêt des Mythagos, par exemple, c'est le même environement, et je n'ai pas du tout adhéré). Eh bien suite à cette dernière partie, qui me perd à la fois dans sa chronologie et dans ses concepts, je n'en peux plus de ce bouquin dont la lecture de la dernière partie m'a paru durer mille ans.
Quant à l'intérêt d'ajouter à cette dernière salade un sordide Lourd Secret Familial, je n'y vois rien d'autre que la main d'un éditeur manifestement abruti (enfin j'espère).