1633, sous le règne de Louis XIII. Le cardinal de Richelieu veille à la bonne marche du royaume de France, de plus en plus menacé par l'Espagne et ses nouveaux alliés : les dragons. Or, à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels : le Cardinal se voit contraint de faire appel à une compagnie d'élite qu'il avait lui-même dissoute. Sous le commandement du capitaine La Fargue, les bretteurs les plus vaillants et les plus intrépides que possède le royaume sont ainsi réunis pour former à nouveau les redoutables Lames du Cardinal.

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Si la fantasy anglo-saxonne se nourrit de mecs en armures et de grosses épées, la fantasy francophone, elle, préfère l'époque des mousquetaires, le siècle de les lumières. C'est vrai des oeuvres de Laurent Kloetzer par exemple, mais aussi de celles de Pierre Pevel. Par exemple, link:9782908551822.html[le chevalier de Wieldstadt Le collier de Padmasumbawa] doit se passer dans le même contexte temporel : les armes à feux existent, et permettent aux combattants d'abandonner les armures lourdes pour un style plus aérien.
Un style plus aérien qu'on retrouve logiquement dans les dialogues.
Et les dialogues, comme tout le reste de l'oeuvre, doivent beaucoup à l'inspirateur de l'auteur ... 4785 évidement !
Et ces lames du Cardinal ont évidement un lien avec les trois mousquetaires (on voit ainsi Athos faire une rapide apparition). Mais l'auteur ne se contente pas d'un pastiche qui serait évidement ridicule. Non.
Il utilise plutôt le décor du Paris de Louis XIII pour y insérer une subtile trame fantasy (avec des dragons qui essayent tant bien que mal de manipuler l'humanité de l'intérieur) et à son tour intégrer cet élément fantastique dans le jeu politique de l'Europe de l'époque. C'est évidement une réussite par la profondeur de la trame mise en place. Surtout quand il ne s'agit en fait que d'un décor pour une intrigue parfaitement dans le ton de l'époque : les lames du cardinal (sept ou huit solides gaillards, habiles à l'épée, intelligents, autonomes, et capables d'accomplir les basses besognes du Cardinal) vont en effet être entrainées dans un complot mêlant leur passé aux liens politiques unissant ou opposant la France et l'Espagne draconique.
Alors bien sûr on se battra dans des auberges, sur les toits de Paris, dans des ruelles mal famées, bref, partout où un homme (ou une femme) habile à l'épée peut embrocher son prochain. Bien sûr aussi le beau garçon de la bande jouera de ses charmes ... pas forcément de façon utile d'ailleurs. Bien sûr enfin les plus vieux de ces lames auront de multiples secrets, qui tous leur seront douloureux.
Tout ça mis bout à bout (avec en plus la scène finale absolument spectaculaire) donne un récit parfaitement divertissant, donnant par ailleurs un joli rôle à ce Paris historique pourtant formidablement sale et décrépit. Un récit qui me donne bien sûr envie de lire la suite, et qui j'espère vous donnera au moins envie de lire ce premier tome.