Je m’appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, fils de Belinos. Pendant la Guerre des Sangliers, mon oncle Ambigat a tué mon père. Entre beaux-frères, ce sont des choses qui arrivent. Surtout quand il s’agit de rois de tribus rivales… Ma mère, mon frère et moi, nous avons été exilés au fond du royaume biturige. Parce que nous étions de son sang, parce qu’il n’est guère glorieux de tuer des enfants, Ambigat nous a épargnés.

Là-dessus, le temps a suivi son cours. Nous avons grandi. Alors mon oncle s’est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : mon frère et moi, il nous a envoyés guerroyer contre les Ambrones. Il misait sur notre témérité et notre inexpérience, ainsi que sur la vaillance des Ambrones. Il avait raison : dès le début des combats, nous nous sommes jetés au milieu du péril. Comme prévu, je suis tombé dans un fourré de lances. Mais il est arrivé un accident. Je ne suis pas mort.

Series

Review

Dans ce roman à la narration aussi entortillée qu'un noeud celte, le romancier nous raconte, à la première personne, l'histoire de Bellovèse, hérs et possible roi celte, de sa naissance à sa non-mort.
Et je dois dire que l'auteur a spécialement maîtrisée cette construction particulièrement élaborée où la trame du récit passe son temps à aller d'avant en arrière, pour mieux revenir à un détail du passé, avant de se précipiter dans une direction toujours inattendue. Je dis que c'est maîtrisé, parce que malgré l'apparent bazar, le lecteur n'est jamais perdu : on sait toujours si Bellovèse nous parle de son enfance, de sa participation malheureuse à la guerre, ou d'un autre sujet.
Du coup, c'est un plaisir de se plonger dans ce qui ressemble, in fine, à un habile mélange entre Highlander et l'Arthur de Lereculley et Chauvel.