La planète Arkanar ploie sous la férule du tyrannique ministre de la Sécurité. Cette société semi-féodale qui persécute ses intellectuels, évoquant à la fois l'Espagne de l'Inquisition, l'Allemagne nazie et la Russie stalinienne, intéresse au plus haut point l'Institut d'histoire expérimentale de la Terre qui, elle, est peuplée depuis longtemps d'êtres bons et tout-puissants qu'on appelle les dieux. Doivent-ils intervenir pour miner le fascisme, ébranler l'obscurantisme? En fait, l'Histoire est une route à sens unique. Et s'il est difficile d'être libre au pays de l'oppression, il est tout aussi difficile pour un dieu de se mêler sans risque de la misère des mortels.


Les frères Strougatski, Arcadi (1925-1991) et Boris (1933-1992) restent les écrivains de S.F. les plus célèbres de l'ex-URSS. L'intelligence et la sensibilité humaniste de leurs romans, devenus des classiques, leur ont valu une renommée universelle.

Review

Je suis plutôt déçu par ce roman.
Il raconte l'histoire de Roumata, noble immensément riche d'une glorieuse nation médiévale, alias Anton, observateur historique. Oui, il est infiltré et observe les souvressauts de l'histoire de cette nation qui semble se placer dans une période post-moyen-âgeuse (mais à peine).
Il verra évidement différentes orientations politiques se succéder, avec la violence qu'implique la période historique choisie. Curieusement, ces différentes orientations se feront sans que l'homme de pouvoir, sur lequel ce Roumata n'a aucun pouvoir, ne se fasse emporter par le tourbillon de l'histoire.
Et c'est peut-être le gros défaut de ce roman : Roumata croit n'être qu'un observateur (alors que non). Il n'est en fait qu'un acteur trop périphérique de l'histoire pour réellement en comprendre tout le sel. Bon, évidement, comme on est dans un roman des Strougalski, tout ici n'est que métaphore. Et ils se livrent donc à une observation des soubressauts historiques de la Russie. Mais de trop loin, et avec trop peu d'opinion, pour que ce soit réellement pertinent.