Scott Warden était là à Chumphon, Thaïlande, quand le premier chronolithe est apparu : un obélisque de plus de cent mètres de haut, d'un bleu impossible, gelant un paysage de jungle dévasté ; un monument commémorant une victoire, celle du seigneur de la guerre Kuin, victoire qui n'aura lieu que dans vingt ans et trois mois. Mais qui est Kuin ? Un tyran, le sauveur d'une humanité à la dérive, un extraterrestre aux traits indubitablement asiatiques, un futur dirigeant chinois, une rumeur qui, grâce à la turbulence Tau, deviendra réalité ? Et que sont réellement ces chronolithes qui ravagent le monde ? C'est à toutes ces questions que Scott et son ancien professeur de physique, Sulamith Chopra, devront répondre, non sans avoir à parcourir le globe, de Chumphon à Jérusalem, du Mexique au Wyoming.

Review

Ce roman nous raconte la lente, mais spectaculaire, invasion du monde par les chronolithes, d’étranges obélisques envoyées du futur par un dénommé Kuin, potentiel maître du monde. Bien sûr, le roman ne nous en parle que très peu et préfère s’intéresser aux faits et gestes d’un authentique archétype américain : divorcé, père absent(1), pas vraiment concerné par ces monuments, mais fasciné par leur présence. Le récit est à l’avenant : pas vraiment reluisant, dans une amérique en pleine crise économique et morale, face à un événement incompréhensible. Et bien sûr, ce type va vivre l’arrivée de chaque monument d’un peu plus près, avant d’eesayer d’aider à la destruction de l’un d’entre eux. Je n’ai franchement pas retenu grand chose de cette pathétique histoire, où les différentes péripéthies ne soulèvent que peu d’intérêt et encore moins de questions, sans parler d’un suspense aussi absent que d’une déclaration d’impôts. En fait, la seule chose qui m’ait intéressé dans ce roman est l’intéressant théorie qui sous-tend les actes de certains personnages. Cette théorie prétend en effet que, si on projette des objets dans le passé, il vont créer des perturbations, un peu analogues au sillage d’un bateau en pleine mer, qui vont affecter – ou non – les gens se trouvant à proximité spatio-temporelle du déplacement. Je trouve cette idée extrêmement séduisante, même si elle présuppose qu’il existe quelque chose pour créer ces turbulences, ce qui est loin d’être acquis. Malheureusement, je trouve tout à fait déplorable de voir une aussi bonne idée gaspillée dans un roman d’aussi peu d’intérêt, et que vous devriez plutôt laisser chez votre libraire, pour votre propre intérêt.
(1) Ce qui lui est tellement reproché dans le bouquin que ça en devient grotesque de stupidité à un moment donné.