Jefferson Nighthawk, dit le Faiseur de veuves, était le meilleur chasseur de primes de la Galaxie. Désormais, maintenu en état d'hibernation depuis plus d'un siècle en attendant qu'on puisse le guérir de l'horrible maladie qui a mis fin à sa carrière, il n'est plus qu'un mythe... Mais le clonage existe. Et certains sont prêts à payer le prix fort pour que soit créé un nouveau Faiseur de veuves et pour l'employer. Place, donc, à Jefferson Nighthawk II. Mêmes instincts, mêmes talents, même détermination que son modèle, mais seulement quelques mois d'existence malgré un âge apparent de vingt-trois ans. Et c'est là que le bât blesse. Car pour survivre sur les planètes sans foi ni loi de la Frontière, il ne suffit pas d'être une machine à tuer. Encore faut-il connaître la nature humaine et ne pas avoir d'illusion à son propos.

Mike Resnick, né en 1942, écrit de la S.-F. depuis plus de vingt ans tout en élevant des chiens en compagnie de son épouse. Sa découverte émerveillée de l'Afrique et de ses mythes a donné ces dernières années une nouvelle orientation à son oeuvre, qui renoue de façon originale avec l'exotisme (Ivoire), l'aventure ethnologique (la trilogie de « L'Infernale Comédie », Projet miracle), le space-opera haut en couleur (Santiago). Le Faiseur de veuves, premier volet d'une trilogie, se situe dans cette dernière veine.

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Comme d’habitude, on se balade ici sur les mondes de la frontière, une espèce de far-west de pacotille aux franges de l’expansion humaine dans la galaxie, où on envoie le clone du plus grand tueur à gages abattre une espèce de patron mafieux. Il y a de l’action, des meurtres, de la passion et pas mal de carnage. En bref, on est en terrain connu, puisque presque tous les romans de Resnick se situent sur cette frontière qui, comme je l’ai dit, n’est rien d’autre qu’un far-west transposé. On a donc droit à tous les mythes de a conquête américaine : la loi n’existe pas vraiment, chacun est libre de se faire son destin à la main, et les noms ne sont que l’image que les gens veulent bien donner d’eux. Si le style de Resnick m’emballe toujours autant, le moins qu’on puisse dire, c’est que cette histoire manque cruellement d’âme. Le héros est un tueur (certes jeune et émotif) mais qui ne s’interroge pas du tout sur le prix de la vie, ni sur le sens de son travail. Et les différents personnages de ce roman pas trop long n’ont strictement aucune saveur. Que ce soit le Marquis de Queensburry, le père noël, ou le lézard, on dirait des affiches : auncune vie propre, une personnalité d’emprunt. On est plus dans le western spaghetti qu’autre chose. Et c’est là qu’on peut le mieux plonger dans la frontière pour en comprendre le sens et la réalité : c’est un monde du XXXème siècle, où l’informatique est bien cachée, les IA quasi absentes, et l’humanité dominatrice à travers la galaxie (ça faisait longtemps qu’on n’avait plus vue d’hégémonie humaine). Ce qui nous ramène une fois de plus à de vieux schémas, puisque du coup, les gens se parlent (en vrai ou par radio plus rapide que la lumière), la structure sociale est toujours la même qu’en notre bon XXIème siècle, et les motivations des personnages sont compréhensibles à un point rare. Ce qui prouve finallement, que Resnick est un écrivain habité, et que lorsqu’il tente de sortir de son idée géniale (l’Afrique dans l’espace), ses romans sont au mieux normaux, au pire oubliable, et là, on est dans le pire de Resnick (du moins, c’est le pire roman que j’ai lu de lui). Il reste distrayant, mais franchement pas indispensable.