Majipoor est une planète géante dont la colonisation par les humains date de près de 10 000 ans. Avec eux sont arrivés d'autres races, toutes parfaitement intégrées dans une société pacifique dirigée religieusement et temporellement par les quatre puissances de Majipoor : "le Coronal", qui règne du haut du Mont du château, "le Pontife", qui vit au fond du Labyrinthe, "la Dame", qui prodigue ses rêves bienfaisants depuis l'île du sommeil et "le Roi des rêves" qui envoie ses cauchemars et ses mises en gardes depuis les confins du continent désertique de Suvrael.

Mais l'ombre de la guerre plane sur ces dizaines de milliards d'âmes, car si tous ces colons vivent en paix, le peuple d'origine de Majipoor, les Métamorphes, parqués au fin fond d'une réserve depuis des millénaires, espèrent éliminer ces nouveaux venus, qui leur ont volé leur planète. Valentin, Coronal en titre, se verra obliger de lutter contre la déchirure physique, sociale et spirituelle de sa planète en utilisant tous les moyens possibles. --Laurent Schneitter

Review

Le titre peut le laisser présager, les chroniques sont assez loin de la trame très linéaire du link:../series/Lord_Valentine.html[chateau de lord Valentin Lord Valentine], et c'est tant mieux. En effet, les différentes expériences qui sont proposées permettent de mieux saisir la réalité de l'existence sur cette immense planète, où les continents ont la taille de mondes. Et dans ce roman, foisonnant et complexe, on se perd comme les habitants de Majipoor peuvent se perdre des années durant.
Et surtout, on rêve : que ce soit aux côtés du peintre d'âmes amoureux d'un métamorphe, de la voleuse de Ni-Moya ou des autres, un monde fascinant, et nettement plus intéressant que le décor du premier tome, nous est proposé. Il n'est pas une facette de Majipoor qui ne puisse se cacher de nos yeux : des pouvoirs du roi des rêves à la formidable diversité des environnements, nous survolons tout, et nous plongeons à chaque fois avec délice dans des vies plus diverses que tout ce qu'on pourrait supposer d'un premier abord.
En bref, et bien que le style soit facile, j'ai été tout à fait séduit par ce roman-mosaïque (il fallait bien le claquer quelque part, celui-là, d'autant plus que c'est très exactement l'effet produit).
Un seul reproche, cependant : l'absence marquante des non-humains. J'aurais adoré me plonger dans la tête d'un vroon, d'un skandar ou de quelque autre créature extraterrestre.