Sur Majipoor, la planète géante, règne Lord Valentin le Coronal qui, naguère jongleur, a retrouvé son trône, mais conservé un corps d'emprunt. Ces faits de haute chronique ont été relatés dans Le Château de Lord Valentin.

Mais il n'est pas dit que le règne de Valentin restera serein. Tandis que le Coronal entreprend son Périple à travers les immensités de Majipoor, afin de se faire voir de ses peuples, accompagné de Carabella, son épouse bien aimée, de ses amis des jours d'infortune devenus grands seigneurs et d'une armée de courtisans, les nuages s'amoncellent, les maladies frappent les récoltes, s'étendent comme feu de forêt. Des monstres surgissent des forêts d'habitude paisibles de Majipoor. La famine survient, et la rébellion.

Faudra-t-il faire la guerre aux Changeformes ? Car ce sont eux, premiers occupants de la planète, jadis massacrés et refoulés par les humains venus de l'espace, qui tentent une nouvelle révolte. Valentin, qui est épris de paix et d'amour, ne parvient pas à s'y résoudre. Majipoor va-t-elle sombrer ?

Review

Valentin de Majipoor nous raconte la fin des aventures de Valentin, le coronal(1) de Majipoor. Celui-ci doit faire face à des problèmes inconnus sur cette planète où la vie est facile pour tous : famine, insurrection, et surtout une guerre raciale menée par les métamorphes, qui furent les premiers habitants de la planète et vivent désormais dans une réserve. Grâe à ses amis, et à sa clairvoyance, il viendra à bout de tous ses soucis, et Majipoor redeviendra une planète heureuse et sans histoire. Ce tome nous démontre comment, à partir d’une bonne idée de base, un récit peut s’enfoncer peu à peu, tel le Titanic, dans les flots de la médiocrité. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : une histoire médiocre. Très vite, on est déçu par les aventures quasi inexistantes des différents protagonistes, qui se déplacent sur Majipoor, discutent entre eux, mais qui sont vraiment bien protégés (normal, pour le maître d’un monde de vingt milliards d’habitants). Et rien ne vient troubler cete quiétude, sauf, peut-être, pour Valentin une stupide expédition chez les métamorphes qui tournera au naufrage par la faute des métamorphes ? Même pas ! Tout simplement une tempête de sable qui viendra retourner les différents engins de la suite impériale. Devant un suspense aussi insoutenable, on essaye de se réfugier dans la beauté de l’écriture de Silverberg. Las ! force est de constater que les récits entrecroisés, qui ont fait les beaux jours de nombre de pavés de fantasy, ne parviennent pas à sauver ce pavé, qui au final n’inspire qu’un sentiment de gâchis. Etonnament, lors de ma dernière lecture, qui remonte tout de même à mon adolescence, j’avais trouvé énormément de choses dans les aventures de ce coronal pacifiste, en proie à une guerre raciale d’oppressés. En fait, je crois que c’était surtout à l’époque le souvenir du chateau de Lord Valentin qui m’avait tenu en éveil. Cette fois-ci, je n’ai peut-être plus les mêmes exigences. Toujours est-il que les rebondissements me semblent au mieux téléphonés, l’intrigue est d’une légèreté toute arachnéenne, et les personnages ne peuvent même pas soutenir ce récit, tant leurs personnalités sont diaphanes. Au final, ma déception est grande, et je ne peux recommander qu’une chose : passez votre chemin.

(1) Ou roi, si vous préférez