A l'orée du XXIe siècle, un étrange astéroïde vient d'entrer dans le système solaire et de se placer en orbite autour de la Terre. C'est en fait un vaisseau spatial taillé dans un astéroïde qui existe bien dans notre système au delà de l'orbite de Mars. Mais il n'y a personne à bord, seulement d'étranges machines et merveilles qui rendent fous à force de frustration les chercheurs envoyés à son bord.

Le Caillou a trois cents kilomètres de long et cent kilomètres de diamètre. Il est venu de l'espace mais peut-être pas de notre espace, de l'avenir mais peut-être pas de notre avenir. La seule chose certaine, c'est qu'il contient des bibliothèques et que, dans ces bibliothèques, des livres d'histoire, rédigés en anglais, en russe, en français et dans la plupart des autres langues, parlent de la Mort, l'holocauste nucléaire qui serait sur le point de se produire.

Or l'arrivée du Caillou menace le fragile équilibre instauré entre les deux blocs... Et où sont passés les habitants des sept chambres intérieures du Caillou ?

« Eon » va bien au delà de cette situation de départ et, sous le classicisme d'une construction sans faille, cache mal l'imagination débordante de Greg Bear. Ce roman renoue avec la grande tradition de la science-fiction, avec ses merveilles technologiques, qui évoquent le Rendez-vous avec Rama d'Arthur C. Clarke, et ses vertiges métaphysiques, qui font penser à Olaf Stapledon ou à A.E. van Vogt.

Review

Ce roman semble hésiter assez curieusement entre anticipation géopolitique et rencontre entre le présent et l'avenir.
Il raconte comment la découverte d'un astéroïde à proximité de la terre a provoqué des événements dont il est la conséquence. C'est difficilement racontable, en fait.
Je ne vais pas en dire plus, parce que c'est assez délicat à décrire ...
Il faut bien comprendre que ce roman est archétypal de la hard-science des années 80. Il marrie en effet les craintes de l'époque concernant la guerre mondiale généralisée (il y a donc des russes fatalistes mais capables des pires horreurs et des américains aux dents bien blanches, au comportement souriant et généreux, bref, des gentils) et un authentique big dumb object ... venu d'un futur.
Et honnêtement, autant la partie où les hommes du XXème siècle explorent cet artefact est bien fichue, autant la rencontre avec le futur vite rapidement à l'incompréhensible : les artefacts sont inexplicables, tout comme les humains. Peut-être que c'est l'un des objectifs de l'auteur : nous montrer que, comme un paysan médiéval face à un téléphone portable moderne, nous serions complètement démunis face aux humains du futur ... mais je suis particulièrement dubitatif face au fait que, comme l'astéroïde a provoqué la guerre dans le présent, il provoque la guerre dans le futur. En effet, il me paraît assez étrange de voir le même phénomène affecter de la même façon les paysans que nous sommes et cette civilisation post-humaine.
Autrement dit, j'ai bien apprécié le début du roman, mais et été assez déçu par les cent dernières pages qui me paraissaient authentiquement incompréhensibles.
Ce qui en fait un roman assez délicat à conseiller.