Un début de guerre nucléaire libère dans l'atmosphère d'immenses volumes de méthane enfoui sous les fonds marins polaires. Or le méthane est un gaz à effet de serre. Il va faire chaud, partout sur la planète déjà torride, l'été prochain, en 2028. Des ouragans gigantesques vont parcourir les océans, se transformer en tornades au-dessus des continents, faire naître des vents supersoniques et soulever des marées de tempête de cent mètres de haut. Et autant de passions humaines, de l'amour à la panique. John Barnes réunit, dans ce somptueux roman-catastrophe, une science approfondie de la météorologie et de l'écologie, un sens aigu du suspense et un talent impressionnant qui lui permet de dresser le tableau d'une planète entière balayée par la mère des tempêtes. Au-delà d'une fiction, Barnes nous prévient de ce qui nous attend, sur une Terre déjà menacée par le réchauffement planétaire.

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Review

Ce roman raconte donc comment, en 2028, suite à une attaque des forces de l’ONU contre un dictateur sibérien, des quantités incroyables de méthane ont été relâchées dans l’atmosphère, provoquant la création de cyclones surpuissants à la pelle, ainsi que la destruction de nombreuses villes/nations/personnes, et tout un tas de situations dramatiques propres à réveiller la fibre héroïque qui someille en chacun de nous.
Bon, j’ai un avis plutôt mitigé sur le bouquin. En effet, il y a de très bonnes choses, mais également un bon paquet de poncifs, et même parfois de fautes dans le récit qui me semblent franchement pénibles dans un roman qui se veut d’une certaine ampleur. Parmi les bonnes choses, je citerai Louie et Carla, qui un peu comme dans link:9782253072331.html[l’énigme de l’univers L'Énigme de l'Univers], se retrouvent incarnés dans un esprit plus grand, de leur volonté ou non, et qui en deviennent des plus qu’humains, mais moins que dieux, ce qui leur donne une situation de grands frère que personnellement, j’envie assez. Ce qui est tout à fait normal, puisqu’ils se retrouvent à la place de l’humain qui a atteint le rêve de l’immortalité, associé à une certaine forme d’omnipotence. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, dans un monde dirigé par l’informatique, que peut faire un pur esprit vivant dans un réseau informatique ? Beaucoup plus qu’un être de chair et de sang.
L’autre chose intéressante, c’est bien sûr le côté scientifique assez pointu, qui fait toujours pour moi une part assez importante du récit. Ca m’aide à pardonner beaucoup, et je suis ici servi, dans la vision futuriste, par de nombreux aspects assez intéressants. Qu’il s’agisse des voitures qui se conduisent elles-mêmes, et sont en fait de véritables mobile-homes, qu’il s’agisse également des ziplines, des avions automatiques, en bref de tous les moyens de transport, il y a une vraie vision (de laquelle, comme d’habitude, internet ne joue qu’un rôle très marginal). Cependant, ces quelques qualités ne suffisent pas à compenser une très piètre écriture qui gâche toute la vision. Je trouve ainsi déplorable cette habitude, probablement inspirée par John Brunner (qui maitrise parfaitement ce style, lui), de couper le récit en nombreux fragments réputés parallèles, mais hélas fort peu connexes(1). Un autre défaut est cette tendance à vouloir que le futur soit forcément dirigé par une sexualité omniprésente, qui dirige toutes les activités et transforme les acteurs en porno-stars. Je trouve ça franchement déprimant, de se dire qu’avec une civilisation pouvant remonter assez loin, la seule chose qui puisse intéresser les gens est l’exposition grossière et franchement pénible de sexes érigés, tels les piliers de la renommée. En même temps, tout cela vient de la XV, un autre des poncifs du genre qu’est la réalité partagée, mais qui donne ici lieu à quelques initiatves intéressantes : les porno-trash clandestins, dignes des snuff movies, et les reporters ne transmettant aucune information, mais des tonnes de sensations brutes, qui divertissent pas mal. Enfin, j’en ai franchement plus qu’assez de voir ce que l’émergence de l’Europe peut amener comme fantasmes chez les arriérés d’outre-atlantique : on y retrouve systématiquement la même idée totalitaire d’une europe regroupant le stalinisme le plus pur avec des idées dignes d’un Hitler. Projettent-ils donc les idées véhiculées de manière toujours implicite par leur non-mélange ?
(1) notamment dans le cas de ce que j’appelerais des témoins de la destruction, qui ne sont là que pour mourir