Dans ce roman, On suit donc les aventures de Nick, détective privé, qui enquête sur la disparition de Laura, une attardée mentale pour le moins étrange. Et comme on est chez 49625, rien ne se passe comme d’habitude. Le détective fait quasiment tout le boulot de chez lui, sauf évidement lorsqu’il s’agit d’aller à l’étranger, et c’est là que ça se gâte. Mais je ne vous en dit pas plus sur l’histoire.
Quelques éléments du décor Eganien : le système solaire tout entier a été entouré par une bulle, empêchant l’humanité de communiquer avec le reste de l’espace; les gens utilisent des mods neuraux, qui consistent en des spécialisations via nanomachines de parties du cerveau, ça leur permet de rester vigilants, de disposer de meilleurs réflexes, d’avoir une mémoire complète de l’heure, ... Je ne suis décidément pas fan du groupe GregEgan. Déja, ce roman se distingue à mon sens par une écriture assez différente des deux précédents. En trois romans, on ne se fait pas vraiment au style d’un auteur, mais je peux dire, presque sans me tromper, que l’auteur de ce roman est très différent de celui de
La Cité des permutants et de link:9782253072331.html[
l’énigme de l’univers L'Énigme de l'Univers]. Ca ne tient à rien, mais j’ai pourtant cette sensation étrange. Passons maintenant à l’histoire.
J’ai été très déçu par ce roman, où la Bulle, qui contient le système solaire, n’est finallement qu’un accessoire, alors que j’aurais aimé la voir avoir un rôle plus central. Quant à l’histoire d’étalement quantique, qui couvre toute la deuxième partie du roman, son explication ressemble beaucop plus à un tour de passe-passe à la Houdini qu’à une véritable explication scientifique. Et je ne parlerai même pas de la conclusion distribuée, où tout arrive, et où pourtant rien n’arrive. Il y a pourtant un véritable "sense of wonder" dans cet ouvrage, notamment grâce aux mods neuraux, qui sont, enfin, une présentation intéressante d’une humanité augmentée qui resterait "biologiquement" semblable à nous. Malheureusement, cet élément ne suffit pas, pour moi, à racheter cette oeuvre qui s’enfonce, lentement mais sûrement, dans le marigot du pénible, pour ne jamais se départir d’un certain mépris pour l’intrigue, les personnages et l’univers, au profit des abstractions physiques décrites grâce à la physique quantique.
Et je n’oserais pas conseiller à qui que ce soit de se plonger dans cet ouvrage rempli de bonnes idées, mais gâché par le désir de l’auteur de s’élever au pinnacle de la science.