Momo, une jeune estheticienne reputee mais solitaire et marginale, vit dans une ville sous-marine d'un monde futur a l'ecologie bouleversee. Ayant contracte enfant un virus d'un genre nouveau, il semble qu'elle ait subi de multiples transplantations d'organes artificiels.
Dans ce monde ou les corps, les identites et les sexes se metamorphosent et se reinventent, les humains sont-ils encore maitres de leur memoire et de leur avenir ? Quel est le veritable passe de Momo ? Les prodigieuses membranes dont elle fait usage dans sa clinique auraient-elles une fonction insoupconnee ?

Preparez-vous a plonger dans un univers alternatif, une bulle entre realite et imaginaire, un voyage de science-fiction philosophique et social qui merite son statut de precurseur. ActuSF.

Un roman transgressif intelligent, riche en rebondissements et empreint d'une grande sensualite. Une decouverte. Bifrost.

Authors

Review

Ce très court roman est une étrangeté indéfinissable à tous points de vue.
D'abord, formellement, lire en 2017 un roman d'à peine 200 pages, préface et postface incluses, ça fait drôle.
Ensuite, lire un roman taïwanais est une curiosité, quel que soit son contenu.
Qui plus est, l'auteur choisit dans ce roman d'utiliser un style extrêmement distancié, qui fait même apparaître les éléments du récit comme ces maudits infodumps qui peuvent vous tuer le sense of wonder en deux temps trois mouvements.
Du coup, rentrer dans l'histoire est difficile. Surtout que, bien sûr, l'auteur mélange différentes trames narratives, différentes époques.
Par ailleurs, et je dois vous le dire, il y a à priori tout un jeu sur la lettre M, et les mots commençant par icelle, mais uniquement dans la version originale. La version française perd évidement ces éléments (je n'ai pas lu la version originale, mais le traducteur l'indique clairement dans sa postface).
Si j'arrive à me concentrer sur le récit, que puis-je en dire ? Qu'il s'agit d'une sombre histoire de relation parent enfant, mettant en scène ce ce que peut être un corps et sa transformation lors de la croissance, à la fois en terme de sexe, mais également en terme de genre. Du coup, évidement, et vu les préférences de l'auteur, le roman est revendiqué comme le fer de lance de la littérature queer taïwanaise. Et là, j'ai du mal. Il y a certes des aspects d'identité sexuelle, mais je n'ai pas l'impression qu'ils soient fondamentaux au roman. Alors peut-être que le lecteur taïwainais est habitué, parce que d'une culture pudibonde, à voir les aspects forts évoqués par la bande. Mais personnellement, j'ai un peu de mal. J'ai surtout beaucoup de mal avec la construction des personnages, tous autant qu'ils soient, qui sont terriblement desservis, dans cette chronique intimiste, par la distance que met l'auteur. C'est vraiment dommage.
Enfin, il est bon de dire que ce roman est une histoire à chute, dans la grande tradition des pulps, nouvelles, et éléments de la littérature SF des années 50. Je trouve ça très curieux pour un auteur connaissant semble-t-il assez bien la culture occidentale. A moins que ce ne soit un élément de référence, comme le sont les citations d'oeuvres culturelles européennes, une façon de nous montrer qu'il s'y connait bien dans le genre science-fictif. Sans doute, en fait. Mais personnellement, ce genre d'affectation me fait plutôt de la peine qu'autre chose. Et c'est dommage, parce qu'il y avait dans le récit central quelque chose d'assez intéressant, complètement gâché, je trouve, par une fin de récit qui essaye de rassembler tous les fils pour en faire un noeud d'intrigue final.
Ca en fait une lecture ... oubliable, hélas.