Review

Dans ce roman, on suit en parallèle Djaël, ancien pilote de vaisseau générationnel, à peu près immortel, et propriétaire d'un vaisseau furtif, et Oshi, un esclave qu'il achète avant de tenter de lui enseigner la liberté (alors qu'Oshi est conditionné pour obéir). Enfin ça, ça n'est que le début de l'histoire. Très vite, des personnages s'ajoutent, de nouveaux enjeux apparaissent, et nos personnages principaux sont propulsés plus ou moins de bon très dans une intrigue un peu plus vaste.
Il y a de bonnes choses dans ce roman, et de vraiment mauvaises.
Commençons par les bonnes choses.
J'ai plutôt bien aimé le thème initial de ce roman. On a l'impression au début de voir en Djaël un espèce de Valérian à la cool, qui se balade tranquillement et visite le vaste univers avant de s'enticher d'un esclave, juste pour pouvoir le libérer. Ca c'est vraiment sympa, vraiment beau. En parlant de beau, la plupart du temps, la plume de l'autrice porte bien le récit.
En revanche, on tombe assez rapidement dans une relation homosexuelle qui était peut-être inévitable, ou peut-être pas, mais qui m'a en tout cas rappelé de mauvais souvenirs de chick lit (au moins phase de ces passages est élligible au palmarès des pires phrases de sexe romanesque, mais je préfère l'oublier). Par ailleurs, au cours du roman, les personnages ne cessent d'apparaître, et ce qui a commencé comme une espèce de buddy movie se termine en fresque familiale mettant en scène une quinzaine de personnes qui se connaissent toutes. C'est ce qu'on pourrait appeler un développement inattendu et regrettable. Enfin, et je veux bien passer pour un scientifique psycho-rigide, certains aspects du récit brisent assez brutalement ma confiance de lecteur. L'exemple le plus typique étant évidement l'hybridation entre espèces extra-terrestres, qui fait que Djaël a des enfants insectoïdes ... Et ça semble naturel à l'ensemble des intervenants du récit alors que j'ai le plus grand mal à croire que ce soit même possible. Dans le même ordre d'idée, le vaisseau spatial peut se balader dans l'"hyper-espace", mais ça donne quand même des voyages qui durent plusieurs mois sans que ça présente le moindre intérêt narratif.
Pour conclure, il y a quelques idées intéressantes dans ce roman, même si elles ne sont pas franchement novatrices. Malheureusement, elles sont baignées dans un gloubi-boulga qui les avale peu à peu et rend au final la lecture assez peu exaltante.