On les nomme les Bâtisseurs de Monuments. Ils ont laissé de grandes œuvres plastiques ici et là dans la proche Galaxie. Chacune différente. Leurs inscriptions défient la traduction. Pourtant toutes sont belles. Bouleversantes. Mais âgées de plus de vingt mille ans. Ensuite, plus rien. Que sont devenus les Bâtisseurs de Monuments ? À l’aube de ce XXIIIe siècle, le chemin des étoiles est ouvert. Pour la Terre où l’équilibre écologique est rompu, où l’humanité court à la catastrophe, c’est peut-être la voie du salut. Mais pour Priscilla Hutchinson, pilote spatiale, et les archéologues qu’elle rejoint sur le site de la planète Quraqua, commence une quête effrénée qui les conduira de monde en monde afin de comprendre le mystère de civilisations extraterrestres terrassées et disparues.
Review
Ce roman nous raconte les aventures d’une pilote de vaisseau et de ses camarades d’expédition, à la recherche d’artefacts d’une supposée civilisation intelligente et des traces qu’elle aurait pu laisser. J’étais au début de ma lecture tout à fait enthousiasmé par ce roman et par l’ambiance qui s’en dégageait. En effet, cette exploration de reliques extra-terrestres par une équipe purement scientifique me rappelait deux très bons romans : Le moineau de Dieu pour le côté assez amateur de la mission mise en place, et Les menhirs de glace pour d’innombrables autres raisons. Et puis, peu à peu, ces machines se sont détachées de leurs prédecesseurs grâce à différents points : un narrateur unique bien choisi, un parti-pris délibéré de rester dans la grande tradition du {Space-opera}, avec communications et voyages plus rapides que la lumière rappelant le classique ansible, explorations très superficielles des planètes pour laisser la place à une action essentiellement spatiale, et énigmes galactiques laissées par d’insaisissables prédecesseurs (ce qui m’a plutôt rappelé le cycle de Brin). Vous aurez sans doute remarqué que j’ai cité, de manière assez exceptionnelle, de nombreux bouquins dans ce début d’avis. Et c’est normal, car, à mon sens, l’auteur cherche un peu à nous éblouir avec sa connaissance des tics de construction des space-operas. Toutefois, l’un des éléments les plus intéressants de ce bouquin est que, contrairement par exemple à Le pays de Cocagne, dans Les machines de Dieu, l’auteur choisit sciement d’utiliser ces références pour nous placer dans un univers connu avant, subtilement je trouve, de se décaler suffisament pour les rendre obsolètes. C’est très intéressant, mais ça ne suffit malheureusement pas à en faire un chef d’oeuvre. Et effectivement, on n’est pas en présence d’un chef-d’oeuvre, mais plutôt d’un très bon bouquin, innovant par bien des points, mais pas franchement révolutionnaire. Il n’est pas révolutionnaire car l’histoire et les péripéthies sont convenues, car les personnages, même si très bien campés, ne sont pas à mon goût assez héroïque, bref car rien ne vient bouleverser le cadre. C’est d’autant plus dommage que le postulat est franchement intéressant et que les développements, pour convenus qu’ils soient, sont présentés avec beaucoup de finesse et de sensibilité. C’est donc un bouquin intéressant, qui peut mériter la lecture, mais ne changera pas grand chose.