Ca chauffe dans la Galaxie. Une étoile a explosé, sans rime ni raison, dispersant une aube d'acier. Une civilisation a disparu, la Nouvelle Moscou. Qui a expédié en représailles vers sa rivale, Nouvelle Dresde, auteur supposé du forfait, des missiles meurtriers. Il faut les arrêter car tout cela risque de déplaire à l'Eschaton, déjà rencontré dans Crépuscule d'acier. Lui seul sait la vérité.
Lui, et Mercredi Brumedombre, adolescente teigneuse qu'il a choisie comme instrument et qui est demeurée sur une station menacée par l'aube d'acier. Rachel Mansour et Martin Springfield auront fort à faire pour sauver le monde d'une bande de Surhommes aussi nuisibles qu'étourdis.

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Review

J'avais gardé de Crépuscule d'acier une excellente impression et c'est auréolé de ce premier tome fabuleux que j'avais choisi d'entamer le second tome des aventures de Rachel Mansour et Martin ... j'ai oublié son nom ... dans l'univers de l'Eschaton.
Dans cette histoire, au lieu d'une civilisation post-singularité, nos héros affrontent donc une bande de pseudo-terroristes relevant d'une civilisation eugéniste et gravement expansionniste. Est-ce que ça va de pair ? Aucune idée. Toujours est-il que la description de ces crétins eugénistes fait malheureusement penser à nos aryens du passé. Et, d'une manière tout aussi malheureuse, je trouve dommage que l'auteur, après avoir réussi un coup fabuleux avec son Festival rempli d'usines à cuillères en plastique explosives, ait choisi de revenir à une trame de récit plus "classique". Bien sûr, Charles Stross est suffisamment malin pour broder de ce récit avec beaucoup de finesse, et aussi avec pas mal d'imprévus bien pensés. Néanmoins, comme j'ai compris assez rapidement où il voulait en venir, j'ai trouvé sa façon de construire les aventures de nos éros d'une manière un peu trop ... ampoulée, peut-être.
Néanmoins, néanmoins, il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Si la trame principale est peut-être un peu conventionnelle, l'univers de l'Eschaton est très bien décrit, d'une grande puissance d'évocation et remplie d'images toujours saisissantes. Des images, d'ailleurs, qui m'ont beaucoup plus fait penser dans ce second tome à l'univers de la Culture. Et c'est peut-être, à mon sens, la plus grande force de ce second tome : grâce à un récit plus classique, et plus centré sur l'univers connu, l'auteur a pu se pencher de manière bien plus détaillée sur la société de l'Eschaton, et les implications de plusieurs des éléments constitutifs du récit, comme l'éparpillement de l'humanité à travers la galaxie, les cornucopia, et la cybernétisation de plus en plus intensive. Et ce dernier élément, en particulier, couplé avec l'allongement de l'espérance de vie, m'a beaucoup rappelé la Culture. En effet, dans les deux cas, la mise en réseau universelle et l'accès à des ressources ubiquitaires a nettement détaché les humains de cette époque de notre humanité. Et ces humains du futur sont fascinants.
Bref, un récit plutôt moyen (bon, enfin, pas mauvais non plus, hein, certains rebondissements sont bien trouvés), mais placé dans un décor assez fascinant, avec qui plus est des personnages centraux plutôt attachants (je ne parle pas de la quasi nécessaire adolescente, mais plutôt de nos amis de l'ONU) et qui fait quand même son petit effet. Lisez-le si vous le voulez, c'est quand même bien.