Rome, 1959. Dracula est sur le point de se marier en grande pompe avec la princesse moldave Asa Vadja. Mais cet événement mondain exceptionnel, qui rassemblera tout le gotha vivant et mort vivant de la Ville éternelle, n'est que la première étape d'un ambitieux projet élaboré par le comte. Orson Welles et un agent secret vampire du nom de Bond sont également de la partie, ainsi qu'un mystérieux assassin, le Bourreau Écarlate, qui trouble la dolce vita de la cité en semant des cadavres derrière lui...
Le troisième volet de la série Anno Dracula, qui revisite le mythe du vampire avec un brio inégalé.
Review
Dans ce qui est, je pense, le dernier tome des aventures de cette étrange civilisation vampirique, on se retrouve à Rome pour assister à encore un mariage de Dracula, qui n'est en fait qu'un élément de contexte pour mettre en scène la transition des trois femmes vampires amoureuses de Charles Beauregard.
Chacune a évolué différement, mais chacune aimerait le voir accepter les ténèbres. Et évidement, ce sera plus compliqué que ça.
Dans ce dernier tome, il y a toujours de l'action, toujours du complot, mais ça n'est plus le sel de cette histoire qui se concentre maintenant beaucoup plus sur l’évolution des vampires : comment devient-on immortel. En effet, au-delà du côté facile de se faire mordre, d'échanger son sang avec un vampire, il y a aussi, et surtout, le fait de voir le monde changer. Et ce côté est assez difficile à voir, si on ne met pas en scène des personnages qui vivent cette aventure. Et c'est heureusement le cas ici.
Heureusement, ou pas, puisque si la perte des proches est au coeur de cette histoire, ces proches ne sont pas toujours ceux qu'on croit ... Et c'est ainsi que Dracula, qu'on voyait dans les tomes précédents comme une quasi-incarnation du mal, devient plus une sorte de vieil oncle immortel, toujours effrayant, mais désormais quasiment inoffensif. C'est assez impressionnant, puisqu'on voit bien l'évolution des personnages, mais aussi du monde.
Ce monde, d'ailleurs, est particulièrement plaisant : Rome dans les années 50 a un charme fou, et les personnages profitent à fond de ce décor. De la même manière, dans la deuxième histoire, plus courte, le Londres du "summer of love" est est très plaisant.
Il y a en fait bien d'autres éléments dans ce roman, que je ne dévoilerai pas. En revanche, ce que je peux me permettre de dévoiler, c'est que si les personnages sont intéressants, profonds, si les citations multiples d'autres oeuvres sont aussi bien trouvées (Hamish Bond, typiquement), j'ai trouvé malheureusement qu'il y avait une forme ... subtile, certes, mais présente, de langueur. Peut-être que c'est un contrecoup de ces vampires si rapides, parfois, mais aussi souvent endormis, je n'en suis pas sûr. Toujours est-il que j'ai ressenti une forme d'ennui au bout d'un moment : les aventures continuaient, mais je ne m'y intéressai plus trop. Peut-être que d'autres y trouveront plus leur compte. En tout cas, personnellement, j'ai trouvé cette oeuvre intéressante, mais malheureusement trop longue.