La Culture... Une vaste civilisation galactique, anarchique, protéiforme, pacifique. Elle nous observe à travers les yeux électroniques d’Arbitraire, un vaisseau géant en proie à un grave dilemme tandis que nous, pauvres humains, détruisons notre planète. Doit-il intervenir, et provoquer un bouleversement qui pourrait s’avérer le plus terrible des remèdes ? Ou laisser faire ? En d’autres termes : notre civilisation mérite-t-elle d’être sauvée, et à quel prix ? Mais se frotter à la barbarie humaine peut s’avérer plus fascinant qu’on ne l’imagine... N’y a-t-il pas ici un risque pour la Culture elle-même ? L’Essence de l’art réunit huit nouvelles dont la plupart relèvent du cycle de la Culture. « Banks a ici réécrit le libretto de l’ensemble du space opera... » The Times

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Ce recueil rassemble une dizaine de nouvelles pouvant avoir trait à la Culture (ou pas). Une partie de son intérêt réside justement dans le fait que l'oeuvre de Iain M. Banks peut être parfois considérée comme faisant partie de la Culture. Le roman commence par une chouette introduction à l'histoire de la Culture (aussi bien éditoriale que "virtuelle").

Revenons donc à ces nouvelles

La Route des Crânes

C'est une drôle de nouvelle très courte, qui nous montre juste une scène de vie extra-terrestre .. C'est sympa, et ça ouvre joliment ce voyage vers des ailleurs.

Un cadeau de la Culture

Et paf, en une nouvelle, l'auteur nous montre toute l'ironie qu'il y a à être un citoyen de la Culture l'ayant quittée pour vivre sur une planète moins avancée (suffisamment peu avancée en fait pour utiliser encore de l'argent).

Curieuse jointure

Comment atterrir sur une planète peuplée uniquement de végétaux intelligents ? Ca semble pour le moins difficile dans cette nouvelle à chute.

Descente

Celle-là est particulièrement désespérée : cette histoire d'un citoyen de la Culture qui se retrouve abandonné à la surface d'une planète avec son scaphandre intelligent est franchement plombante. Surtout par sa conclusion, en fait.

Nettoyage

Un scénario assez proche d'link:9782253122180.html[Aube d'acier] (quand le Festival vient rendre visite à une planète "arriérée" et y envoie des cornucopiae), mais avec un angle et une conclusion assez différents.

Fragment

Un hommage curieux aux victimes du crash de Lockerbie, qui a toutefois complètement sa place ici.

L'Essence de l'art

Le coeur du recueil, puisque cette novella en occupe environ la moitié des pages.
On y découvre donc les agents de la Culture chargés, à la fin des années 70, de venir observer la Terre. Evidement, l'un d'entre eux voudra rester sur Terre. Et évidement, puisque la Culture est anarchiste, tolérante, avancée, et tout ce qu'on veut, personne ne s'y opposera formellement, même si tout le monde marquera plus ou moins son désaccord. Comme à chaque fois que Banks prend un peu son temps, les personnages (surtout la narratrice) gagnent une profondeur incroyable en très peu de pages. Et c'est bien. Ce qui est bien aussi, c'est de comprendre ce que la Culture pense de l'humanité terrestre ... même si ça n'est globalement pas très positif, je le crains. Et puis, c'est peut-être la première fois que je vois un récit de la Culture faire preuve d'aussi peu d'optimisme : les agents de Contact considèrent que le destin presque inéluctable de la Terre est l'auto-destruction ! On pourrait penser que ça vient de l'auteur de la Culture, qui a sans doute une certaine dose de pessimisme, mais je crois Banks assez intelligent pour tenter, même s'il exprime une opinion personnelle, de la conforter à l'aide d’éléments assez peu discutables : la pollution, la prolifération nucléaire, tout ça donne un futur globalement sombre

Éclat

Si celle-là ne vous fait pas penser au barbare d'link:9782070415724.html[Entrefer], rien ne le fera. On y retrouve la même logorrhée verbale apparemment insensée, mais pourtant parfaitement construite.

Conclusion
Clairement, la nouvelle titre sauve toutes les autres qui sont parfois beaucoup moins intéressantes. C a suffit même à en faire un recueil nécessaire selon moi, surtout pour voir l'évolution du style de l'auteur.