Paul Atréides a triomphé de ses ennemis. En douze ans de guerre sainte, ses Fremen ont conquis l'univers. Il est devenu l'empereur Muad'hib. Presque un Dieu, puisqu'il voit l'avenir. Ses ennemis, il les connaît. Il sait quand et comment ils frapperont. Ils vont essayer de lui reprendre l'épice qui donne la prescience et peut-être de percer le secret de son pouvoir. Il peut déjouer leurs plans. Mais il voit plus loin encore. Il sait que tous les futurs possibles mènent au désastre. Il est hanté par la vision de sa propre mort. Et s'il n'avait le choix qu'entre plusieurs suicides ? Et s'il ruinait son œuvre en matant ses ennemis ? Peut-être n'y a-t-il pour le prescient pas d'autre liberté que celle du sacrifice...
Review
Si dune raconte comment Paul Atreides réussit à transformer le piège Harkonnen en lieu de pouvoir, ce roman nous montre comment le même personnage essaye de ne pas apparaître uniquement comme un tyran en esquivant cette fois le piège du jihad. J'ai trouvé le roman plus faible, sans doute parce qu'il perd en unité. En effet, il y a plusieurs axes qui traversent le roman (le complot, les visions, la vie de famille), tous égaux en importance, et donc ne permettant pas de construire une progression claire du récit. De ce fait, la scène clé de l'aveuglement de Paul qui en fait un authentique voyant tombe un peu comme un cheveu sur la soupe. De la même manière, les aphorismes et autres citations qui tentent de pousser l'oeuvre plus haut tombent souvent à plat, alors que dans Dune ces citations de tête de chapitre apportaient souvent quelque chose.
Autrement dit, c'est une oeuvre inférieure. Malgré tout, à la relecture, la compréhension du fait que Paul est un tyran plus meurtrier que Hitler ou Genghis Khan m'a paru franchement terrifiante.
Donc, si vous pensez que vous devez lire chaque tome de Dune, lisez ce roman. Sinon, je pense que c'est vraiment moins bien.