Par-delà les abîmes du temps et les dimensions inconnues rêve le monde antique de Nehwon, avec ses tours, ses crânes et ses joyaux, ses cavaliers, ses sortilèges et ses épées. C'est là que, loin au sud, aux bouches sableuses du fleuve HIal, entre la Mer Intérieure et le Grand Marais Salé, se dresse la métropole de Lankhmar, aux murs massifs, aux rues sinueuses, pleine de voleurs, de prêtres tondus, de magiciens maigres et de marchands bouffis. La Cité de la Toge Noire était un lieu de rencontre approprié pour Fafhrd et le Souricier Gris, ces deux crapules fantasques. A travers le brouillard, à la lueur des torches lointaines, ils se jetèrent un regard de défi. Fafhrd, un barbare des Déserts Froids, on le voyait bien. Le Souricier, plus mystérieux, mais qui faisait penser à des espaces brûlés de soleil. Deux fragments d'un même héros. Leur amitié serait plus longue que mille quêtes. Mais ils ne le savaient pas encore.

Fritz Leiber jr. est né à Chicago en 1910 d'une famille d'acteurs shakespeariens. Cultivant à la fois la science-fiction, le fantastique et l'épopée fantastique («heroic fantasy»), c'est un rêveur souriant qui aime jouer avec la peur, l'illusion, l'humour et la tendresse. Ses guerriers nostalgiques parcourent le monde en cherchant l'impossible. Ils ont le sens du paradoxe et du bizarre comme l'auteur lui-même auquel Alain Dorémieux a consacré un Livre d'Or très remarqué. On a dit qu'il a atteint le sommet de son art dans Le Cycle des Epées.

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Review

Dans ce premier tome des aventures de Fafhrd et du souricier gris, on les découvre, jeunes, chacun de leur côté, tenter de changer un monde qui ne leur oppose qu'un sinistre dédain. Ils lutteront, et perdront beaucoup ... avant de se retrouver dans une Lankhmar qui m'a toujours paru être l'inspiration de l'Ankh-Morpokh de Terry Pratchett.
On trouve donc dans ce recueil une langue baroque par sa richesse et ses vagues relents Cthuliens (c'est rempli d'horreurs innomables qui vous dressent les cheveux sur la tête). Et un monde à la fois, violent, barbare, et d'un érotisme permanent. En effet, si les hommes y sont des hommes, les femmes, elles, y sont très femmes et aiment ces hommes qui le leur rendent bien. Et tout ça colle pas mal à la préface de l'auteur qui explique assez clairement que cet érotisme est le reflet de ses désirs.
C'est donc une bonne relecture (pas surprenant, vu que je gardais le souvenir de nouvelles d'une sacrément bonne qualité).