Tom Lasker, fermier du Dakota, découvre en creusant dans son champ un bateau flambant neuf. La chose est déjà surprenante à des milliers de kilomètres de l'océan ; mais en plus, quand il s'avère que ce bateau est fait d'un matériau inconnu, inusable, et qu'il est probablement enfoui là depuis plusieurs milliers d'années — depuis l'époque où s'étendait dans la région une mer intérieure — , cela devient tout bonnement incroyable.
En suivant l'ancien rivage de cette mer, une équipe de chercheurs met au jour — en plein territoire indien — un curieux artefact, manifestement d'origine extra-terrestre, et qui semble servir de plate-forme de départ pour d'autres planètes.
Alors il suffit que les indiens émettent le souhait de l'utiliser pour retrouver leur ancien mode de vie sur un autre monde, et que la panique gagne les milieux industriels et financiers — inquiets des bouleversements socio-économiques que ne manque pas d'apporter la découverte de nouvelles technologies et matériaux inusables — , pour que le gouvernement se demande s'il ne vaudrait pas mieux le détruire...
Mais c'est compter sans les scientifiques qui, avec l'aide des indiens, commencent à organiser la résistance !
Encore peu connu en France, Jack McDevitt est déjà l'auteur de plusieurs romans très remarqués aux Etats-Unis. Il appartient à cette école d'écrivains qui renouent avec la tradition d'une science-fiction à la fois pleine d'idées surprenantes, scientifiquement convaincante, et en même temps grand public.
Review
Dans cet étonnant roman, tout part d’un postulat à côté duquel link:9782070336913.html[Contact Zodiac] fait figure de construction de la plus rigoureuse exactitude. Jugez plutôt : un jour, un agriculteur trouve au fond d’un de ses champs un étrange bateau, qu’il n’arrive pas à dater rg dhv nccnenîg nceèf radhêgr pbzzr vapeblnoyrzrag ivrhk.
Malheureusement, je crains de devoir dire que, même si ce roman est raisonnablement intéressant, il est d’un style qui a fait, à mon sens, son temps. En effet, la découverte de cet artefact et l’étude méthodique des conséquences de cette découverte, quoi qu’intéressantes, se font sous l’angle classique de l’étude par des scientifiques, entourés, et parfois précédés, par de joyeux illuminés. Ces scientifiques découvriront donc des choses intéressantes (comme le matériau inusable qui panique tout le monde(1)), et d’autres moins. Mais bien sûr, ils passeront à côté de la découverte énorme, celle de la porte vers cet autre monde qui n’est traité que comme un sujet annexe. Car au moment de sa découverte se situe l’un des tournants du roman qui, plutôt que de suivre cette aventure, s’intéresse beaucoup plus aux conséquences de celle-ci sur l’humanité, enfin, sur l’amérique (ce qui semble revenir au même).
Et donc, logiquement, nous avons droit à l’échantillon classique des réactions humaines face à l’incompréhensible : la curiosité, la crainte, la superstition (le lecteur un peu malin rangera là-dedans toutes les réactions du genre "rendons grâce à Dieu" et autres "C’est l’oeuvre du Diable"), mais aussi l’incompréhension et la haine. C’est plutôt bien fait, les réactions des uns et des autres sont bien rendues. Malheureusement, qu’est-ce que c’est ennuyeux.
Parce qu’après tout, ces réactions sont facilement devinables depuis bien trop longtemps, et je ne trouve pas qu’il y ait beaucoup d’intérêt à faire un bouquin de plus là-dessus. Du coup, j’aurais tendance à déconseiller la lecture de ce bouquin qui, s’il n’est pas un infâme pavé ni une sordide bouse, n’en reste pas moins globalement plat comme les plaines qu’il décrit.
(1) Et oui, allez donc mettre ça dans les pattes d’une économie de marché fondée sur l’usure des biens matériels.