Des millénaires avant que l'homme essaime dans la galaxie, les Laymils ont disparu. Il n'en reste qu'un anneau de ruines tournant autour d'une géante gazeuse et une énigme. Se sont-ils suicidés pour échapper à un péril pire que la mort ? Ont-ils succombé à une attaque mystérieuse ? Dans l'habitat implanté près des débris par le premier seigneur de Ruine, la princesse Ione Saldana continue à chercher des réponses. Elle règne sur Tranquillité, un polype vivant et intelligent, et ses trois millions d'habitants, chercheurs, industriels, diplomates et aventuriers venus chercher fortune en dénichant dans l'amas de Ruine les vestiges des Laymils. Loin de Tranquillité, de sa richesse et de sa sécurité, des colons, sur la planète Lalonde, tentent d'arracher leur terre à la forêt et à ses dangers. Dans la boue et la puanteur d'un monde sauvage, ils sont là pour la vie, espérant créer un nouvel éden, exilés volontaires des arches surpeuplées qui recouvrent la Terre. Dans ce chaudron en ébullition, que peut causer l'arrivée d'une intelligence extraterrestre intangible, cherchant on ne sait quelles connaissances, fantôme assoiffé de curiosité qui depuis des siècles explore l'espace infini ?

Review

Bon, après avoir lu tout un tas de bouquins, je peux l'affirmer sans l'ombre d'un doute, c'est la mise en place la plus longue que j'aie jamais lu.
Il y a dans le tas quelques idées très intéressantes, comme les édenistes, et quelques scènes de sexe habilement placées et joliment décrotes, mais vous en saurez plus dans la suite.

Je l'avais déja lu en mai 2003, et voici ce que j'en avais dit ...


A partir d'ici, méfiance, les spoilers sont aussi courant que le vide dans l'espace. Genèse est donc, comme son nom l'indique, l'introduction au monument qu'est Rupture dans le réel. Sacrée introduction en vérité ! Dès le premier chapître, Hamilton part très fort et ne met aucun doute sur son roman : ce sera un gros space opera, musclé, péchu et pourtant assez nettement tourné vers la hard-science.

Et les diverses facettes de ce roman (qui se présente, d'une manière très conventionnelle, comme un récit à plusieurs voix) ne vont pas détromper le lecteur : qu'il s'agisse du commandant d'un vaisseau vivant aux colons d'une planète perdue, on trouve dans chaque chapître une part de technologie, toujours très avancée, et toujours très bien présentée. Cependant, ce roman présente une légère difficulté : comme je l'ai dit, link:../authors/493724.html[Hamilton Damien] utilise le désormais classique procédé du récit à plusieurs voix, où les intervenants se croisent de temps en temps. Mais il ne limite pas
son récit à quelques personnages bien choisis. Il n'hésite en effet pas devant les grands effets de foule, les seconds rôles nombreux, et la sensation de foule qui en découle n'est pas pour me déplaire.

En effet, le procédé est utilisé ici pour nous démontrer que dans un univers infini, la population humaine est elle aussi infinie. Et a marche, le lecteur se perd peu à peu devant l'immensité de la foule qui l'accompagne, qui vit et qui meurt indépendament de la trame du récit.

Il y a d'ailleurs à ce sujet un léger souci. Comme Genèse n'est que
l'introduction du roman, le récit n'est pas vraiment des plus entraînants, et si Hamilton arrive à compenser grâce à des personnages bien campés, un talent d'écriture certain (chapeau d'ailleurs aux traducteurs), et un goût affirmé pour la vulgarisation scientifique et la démonstration de phénomèmes complexes, on ne peut qu'espérer que le récit décolle.

Heureusement, le dernier chapître démontre clairement que tout va pour le mieux, puisqu'on passe d'un seul coup d'un livre tout en longueur, en douceur et en transitions élégantes, à une espèce de massacre, esthétiquement réussi, certes, mais surtout galvanisant pour la suite.

Il ne reste à espérer qu'une chose : la sortie rapide des suites (*toutes* les suites) et surtout, que jamais personne ne se mette en tête que la bonne taille pour un space-opera, c'est 3 000 pages !

Car si Rupture dans le réel risque fort de s'avérer un monument, rien ne permet de penser que ses imitateurs auront le talent de Hamilton...


Et globalement, je suis assez d'accord.