14 juillet 2008
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A partir d'ici, méfiance, les spoilers sont aussi courant que le vide dans l'espace. Genèse est donc, comme son nom l'indique, l'introduction au monument qu'est Rupture dans le réel. Sacrée introduction en vérité ! Dès le premier chapître, Hamilton part très fort et ne met aucun doute sur son roman : ce sera un gros space opera, musclé, péchu et pourtant assez nettement tourné vers la hard-science.
Et les diverses facettes de ce roman (qui se présente, d'une manière très conventionnelle, comme un récit à plusieurs voix) ne vont pas détromper le lecteur : qu'il s'agisse du commandant d'un vaisseau vivant aux colons d'une planète perdue, on trouve dans chaque chapître une part de technologie, toujours très avancée, et toujours très bien présentée. Cependant, ce roman présente une légère difficulté : comme je l'ai dit, link:../authors/493724.html[HamiltonDamien] utilise le désormais classique procédé du récit à plusieurs voix, où les intervenants se croisent de temps en temps. Mais il ne limite pas
son récit à quelques personnages bien choisis. Il n'hésite en effet pas devant les grands effets de foule, les seconds rôles nombreux, et la sensation de foule qui en découle n'est pas pour me déplaire.
En effet, le procédé est utilisé ici pour nous démontrer que dans un univers infini, la population humaine est elle aussi infinie. Et a marche, le lecteur se perd peu à peu devant l'immensité de la foule qui l'accompagne, qui vit et qui meurt indépendament de la trame du récit.
Il y a d'ailleurs à ce sujet un léger souci. Comme Genèse n'est que
l'introduction du roman, le récit n'est pas vraiment des plus entraînants, et si Hamilton arrive à compenser grâce à des personnages bien campés, un talent d'écriture certain (chapeau d'ailleurs aux traducteurs), et un goût affirmé pour la vulgarisation scientifique et la démonstration de phénomèmes complexes, on ne peut qu'espérer que le récit décolle.
Heureusement, le dernier chapître démontre clairement que tout va pour le mieux, puisqu'on passe d'un seul coup d'un livre tout en longueur, en douceur et en transitions élégantes, à une espèce de massacre, esthétiquement réussi, certes, mais surtout galvanisant pour la suite.
Il ne reste à espérer qu'une chose : la sortie rapide des suites (*toutes* les suites) et surtout, que jamais personne ne se mette en tête que la bonne taille pour un space-opera, c'est 3 000 pages !
Car si Rupture dans le réel risque fort de s'avérer un monument, rien ne permet de penser que ses imitateurs auront le talent de Hamilton...