Cellendhyll de Cortavar, l'Ange du Chaos, le guerrier implacable et invincible, a tout perdu. Sa technique, sa force et sa rapidité ne sont plus que de lointains souvenirs. Déchu, ayant inéluctablement perdu sa puissance physique, il s'est enfermé dans un mur de mépris et de haine. Désireux de lui faire reprendre du service, son maître Morion lui confie ce qui doit être une simple mission de routine : se rendre à la cité-franche Véronèse sous une fausse identité afin d'acquérir un établissement marchand qui intéresse la Maison d'Eodh...

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Review

Je n'irais pas par quatre chemins : j'ai trouvé ce second tome légèrement inférieur au premier.
On y retrouve cette fois-ci Celendhyl initiallement aux prises avec une expérience qui l'a fortement diminué, mais reprenant rapidement du poil de la bête avant de s'engager dans une mission plutôt complexe, surtout du fait de certaines visées obscures des Ténèbres.
En fait, il est inférieur pour des raisons plutôt diffuses ... Je m'explique.
Dans la première partie de ce roman, Celendhyl est démuni face aux transformations de son corps, et doit reprendre un entraînement d'athlète pour retrouver la forme. Bon, on nous l'a assez râbaché, l'auteur est un ancien athlète de haut niveau, et du coup, je trovue cette première partie, où le héros retrouve la forme, très bien sentie, car elle correspond tout à fait à mes (vieux) souvenirs de sportif : lm'espèce de haine latente pour l'entraîneur/instructeur, la fatigue qui alourdit chaque membre au-delà du raisonnable, et la joie de sentir qu'enfin, le crorps répond bien. Tout ça, c'est fort bien, même si l'espèce de chape de plomb tenant au moral du héros alourdit un peu cette étape.
Hélas, ensuite vient la belle, et avec elle les scènes de sexe. Scènes dans lesquelles l'intimité la plus profonde de la demoiselle est explorée à plusieurs reprises et avec force détails par le héros, mais aussi par l'auteur qui, j'en ai l'impression, a pris son pied à détailler par le menu les différents actes de pénétration. Pour être honnête, ça apporte moins au récit que les descriptions de la tension sexuelle entre les deux héros. En fait, la seule chose que ça apporte, c'est le soulagement de cette tension. J'aurais tout bonnement préféré, comme toute midinette qui se respecte, que ces scènes chaudes se cantonnent à la sexualité d'Estrée, qui est moins passionnée et pluis exubérante que celle de Celhendyl.
Bon, en un sens, ça n'est pas vraiment ce sexe effréné qui m'a gêné dans ce roman, mais plutôt son absence de lien avec le récit, sauf peut-être en tant que démonstration de la puissance retrouvée de l'invincible ombre du chaos.
Ce qui est au moins aussi gênant que cet intermède sexualisé, c'est le côté table de jeux de rôles que prend ce roman dans sa dernière partie, avec les différents joueurs qui se font une partie de "piège-monstre-trésor" au fin fond de tunnels (évidement). Pas forcément très bien tournée, cette visite dans les caves des ténèbres aurait peut-être gagné à être plus densifiée ...
Seulement, si ça avait été le cas, ç'aurait sans doute été au profit de ce héros qui, en-dehors des combats, se montre certes avare de mots - ce qui n'est hélas pas le cas de ses camarades, qui se complaisent à manier une langue des plus châtiées sans aucune espèce de raison ni même d'intérêt - mais certainemenht pas d'états d'âmes qui le rapprochent malheureusement beaucoup de link:../series/L_Assassin_royal.html[L'Assassin royal], mauvais jalon s'il en est un.
Heureusement, face à ces différents défauts, ce roman présente aussi d'incontestables qualités : un rythme extrêment soutenu dans une action raisonnablement construite, et, surtout, surtout, surtout, de l'action !
Je ne compte pas, par exemple, le nombre de roustes que ce brave Celendhylv va flanquer à un peu tout le monde - y compris parfois aux mauvaises personnes, ce qui est très distrayant. Bon, les bagarres d'auberge, c'est bien, mais il y a aussi de vrais combats à l'épée, à la hache, à la dague, des poursuites, des cascades, bref, de l'action.
A tel point, d'ailleurs, que ça place cet Adhan à mi-chemin, pour moi, entre un Elric en bonne santé et un Conan bavard ... Bon, j'ai dit Conan par pur fanatisme, mais je crois que l'inspiration essentielle de l'auteur vient clairement de Melniboné la maudite, tant en termes d'apparence qu'en terme d'association diverses.
Parce que comme Elric, Celendhyl est d'une paleur de bon teint. Comme Elric, il est équié d'une arme presque maudite. Et comme Elric, la soif du combat qui le rend vivant le tient clairement.
Même si ça ne se voit pas ici, j'ai quand même bien apprécié cette lecture, grâce à un talent consommé de l'auteur pour injecter de la vie dans cette histoire, et évidement grâce à l'héritage d'Elric qui coule dans les veines du héros.