En 2057, Janus, une lune de Saturne, quitte soudain son orbite. Unique vaisseau aux alentours, le Rockhopper, propriété d'une compagnie minière qui exploite la glace des comètes, est le seul véhicule spatial capable d'intercepter la course du satellite avant que ce dernier ne quitte le système solaire.

En acceptant d'interrompre sa mission de routine pour effectuer une courte exploration de Janus, le capitaine Bella Lind et son équipage s'embarquent dans une aventure qui mettra à rude épreuve leur cohésion. Car, en réalité, Janus n'est pas une lune, mais un artefact extraterrestre…

Review

Ce roman s'inscrit dans la longue tradition des space-operas traitant spécifiquement de big dumb object, c'est-à-dire de structures extra-terrestres souvent impressionnantes, mais surtout totalement incompréhensibles.
Ici, la structure est ce qu'on pensait être une lune jupitérienne, et l'équipe chargée de l'étudier un vaisseau de captage de comètes (sans doute pour en exploiter l'eau, mais l'usage des comètes est laissé à la libre appréciation du lecteur). Comme l'équipe n'est pas composée de scientifiques, les motivations ne sont évidement pas les mêmes, et le début du roman va nous laisser plonger avec dégoût (comme l'histoire se passe apparemment dans ce bon vieux XXIème siècle) dans des magouilles politico-économiques mettant aux prises (mais de loin puisqu'on ne s'intéresse qu'à l'équipage du vaisseau) la société l'affrêtant, un conglomérat d'états, et la chine, grand méchant en puissance (surtout parce que ne respectant pas le droit d'auteur, le droit des marques et toutes ces salades d'ultra-libéral à tendance oligarchique). Bon, donc on verra ça de loin. En revanche, ce qu'on verra de plus près, c'est les dissensions que cette mission extraordinaire font naître entre la capitaine de l'équipage se sa meilleure amie, responsable de la propulsion.
Des dissensions qui vont transformer leur amitié en haine, puis à nouveau en amitié des décenies plus tard, puis à nouveau en haine ...
Bon, je pourrais vous parler plus en détail de Janus, mais ces secrets restent secrets tout au long du récit, donc forcément c'est moins drôle.
En fait, c'est tout le problème que j'ai eu avec ce roman : son désenchantement.
En effet, dans l'immense majorité des romans de SF traitant de ce genre de sujet, il y a une espèce d'enchantement des simples humains aux prises avec ces objets aux dimensions astronomiques.
Là, non. Les personnages se débattent dans leurs intrigues de pouvoir, gèrent la situation comme d'autres gèreraient une quelconque crise d'entreprise, et se montrent globalement (à l'exception notable et toujours punie de la capitaine, qui semble avoir une vue plus élevée de la situation) mesquins. Et c'est d'un triste !
Je trouve d'ailleurs ce roman symptômatique de notre époque, qui semble avoir oublié le progrès scientifique comme moteur d'un monde meilleur, et se retourne de plus en plus vers la nostalgie débile d'une fantasy sans imagination.
Autrement dit, je n'ai pas aimé.
Dommage parce que quelques idées étaient bonnes ... même si d'autres, comme les extra-terrestres finalement rencontrés, sont proprement pathétiques. Tiens, à propos des extra-terrestres, j'aimerais bien un jour que les auteurs arrêtent le délit de faciès : les gentils extra-terrestres sont beaux, et les méchants laids. C'est d'un débile achevé.