Une boîte renfermant une pomme de terre, quelques composants électroniques, du fil de cuivre et un commutateur. C'est tout ce qu'il faut pour fabriquer un " passeur ", cette étrange machine permettant de... glisser d'un monde à l'autre. Car il existe d'innombrables Terres. Toutes vierges de présence humaine.

Une expédition se prépare. Josué, membre de l'institut transTerre, et Lobsang, un distributeur de boissons doué d'intelligence, réincarnation d'un réparateur tibétain de motocyclettes, embarquent à bord d'un dirigeable jusqu'aux confins de la Longue Terre. Ainsi débute ce voyage vers tous les possibles...

Review

Imaginez qu'un jour, un mec invente un appareil permettant de se déplacer entre les innombrables terres parallèles dont certains théoriciens de la physique théorique prévoient l'existence. Qu'est-ce qu'il se passerait ? Eh bien c'est la question à laquelle ces deux brillants, et très différents, auteurs ont tenté de répondre ici.
Et si ce premier tome prend la forme d'une exploration, c'est une exploration qui bénéficie à la fois de la rigueur intellectuelle de Baxter (avec de très bonne réflexions sur ce qui rend possible, ou pas, le passage entre deux terres parallèles) et de la sensibilité humaine et de l'humour de Pratchett. Et comme lors de chaque ouvrage coécrit, la question qui vient naturellement est celle de l'équilibre trouvé entre les deux auteurs : l'un a-t-il écrasé l'autre ? Est-ce réellement une oeuvre commune ou une suite de chapîtres écrits par l'un ou par l'autre ?
Et ici, il se trouve que l'équilibre est assez réussi, voire même très réussi. Bien sûr, on sent plus la patte de Pratchett dans les dialogues, et Baxter reprend la main dès qu'il sagit de théoriser, mais dans l'ensemble, c'est particulièrement bien réussi.
J'ai toutefois une petite réserve.
En effet, si le mélange de ces deux auteurs est bien réussi, le jeu n'en valait peut-être pas la chandelle. En effet, ce roman est "simplement" un voyage aux confins des terres connues, une rencontre de l'autre qui aurait peut-être pu se résoudre en moins de pages. Non pas que l'euvre soit particulièrement délayée. Mais il y a quand même un peu de ça, avec certaines péripéthies un peu inutiles. Cela dit, c'est peut-être lié au fait qu'il s'agisse avant tout d'un tome d'exposition. Je verrai si les suivants confirment cette sensation.