Review

Dans ce très dépaysant conte, on lit deux parties distinctes qui font chacune honneur à cette espèce d'orientalisme fantasmé.
Dans une première partie, on suit un pauvre pêcheur qui, par la faute d'une malformation, se retrouve transformé en voyant. Hélas, ses visions ne concernent que le lieu où il se trouve, et le futur très lointain. Il voit donc l'Arabie exploiter les champs de pétrole (pardon, de naphte) et s'enrichir grâce aux infidèles qui achètent ce pétrole. Mais ça, ça n'est que le début. Très vite, il voyagea à travers la méditerranée pour apporter ses visions à ses protecteurs qui les étonneront toujours, mais en n’arrivant presque jamais à les rendre utiles.
Dans la seconde partie, un vizir tente de déjouer le Destin funeste qu'Allah réserve à ses enfants. Il y a des hommes bleus, du désert, des mirages, de la fourberie, un sorcier maudit, et des morts horribles.
J'ai un avis curieusement contrasté sur ce livre.
D'un point de vue formel, la première partie est superbement écrite, la deuxième souffre en revanche de quelques jeux inutiles avec le quatrième mur. La forme du conte y est, à mon avis, moins aboutie que dans la première partie.
Sur le fond, ces deux parties évoquent évidement les 7 voyages de Simbad le marin, les 1.001 nuits et le fabuleux recueil Sharaz De de Sergio Toppi. Franchement, on transpire avec les personnages, et le sable sous nos pieds est celui des grands déserts. Mais en un sens, ça sonne un peu creux. ou plutôt, le fait de faire deux récits d'une petite centaine de pages ne permet peut-être pas aux auteurs de donner toute la profondeur qu'auraient mérité ses personnages.
Cependant, ça me donne vraiment envie de lire d'autres livres de ces auteurs.