L'équipage du Streaker, premier appareil terrien commandé par des néo-dauphins, a fait une découverte fabuleuse qui risque de rompre le statu quo entre les différentes espèces galactiques. Chassés par de nombreuses factions extraterrestres, les Terriens se réfugient sur la planète Kithrup afin de réparer leur vaisseau. Pendant que les Galactiques se livrent une guerre sans merci dans l'espace, les dauphins, les quelques humains et le chimpanzé qui constituent l'équipage du Streaker découvrent leur planète d'accueil. Peut-être ne sont-ils pas au bout de leurs surprises. Deuxième volume du Cycle de l'Élévation, Marée stellaire est un space opera flamboyant. Il a réussi la prouesse d'obtenir les prix Hugo, Locus et Nebula, les trois distinctions les plus importantes de la science-fiction.

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Ce roman nous raconte une partie du voyage du Streaker, un vaisseau d’exploration humain, dont l’équipage est constitué de dauphins élevés à la sapience, d’humains, et d’un chimpanzé, lui aussi élevé. Cet équipage, poursuivi par des armées d’aliens atteints de folie homicide, se réfugie sur une planète perdue au fin fond de l’espace pour y réparer son vaisseau, et éventuellement tenter de s’en échapper par tous les moyens.
C’est avec un plaisir non feint que j’ai retrouvé les joies de la communauté galactique présentée par Douglas R. Hofstadter dans Elévation (bien que Marée stellaire soit en théorie le premier roman dans ce monde). Et le fait que les clients humains prédominants soient ici les dauphins est un atout supplémentaire de ce livre.
On découvre ici des êtres intelligents nettement plus amusants que les chimpanzés, de par leur tendance naturelle à la rigolade, mais également des êtres en apparence plus sensibles, ne serait-ce que parce que leurs traditions pré-sapientes les font remonter dans le songe cétacé, une époque de rêve pour chacun d’entre eux, mais également un retour à une animalité source de régression, comme elle peut l’être pour toutes les nouvelles races intelligentes. Cependant, ce roman ne brille pas seulement par l’étrangeté de ces héros, mais également par quelques trouvailles tout à fait fascinantes.
Entre la vision donnée de l’humanité par les extra-terrestres (qui sont tous, ou presque, hostiles) et l’étrangeté du monde sur lequel échoue le vaisseau, les raisons d’être transporté ne manquent pas. C’est cependant le monde qui attire le plus le regard, par son côté dangereux, mais également par les merveilles cachées dans ses entrailles. Mais toutes ces beautés ne peuvent pas cacher les quelques défauts de cette oeuvre, au premier rang desquelles on peut citer une intrigue assez transparente.
Comment ne pas deviner que les terriens parviendront à s’enfuir grâce au vaisseau themanin ?
Comment ne pas deviner, également, que certains des membres de l’équipage profiteront de la tension pour tenter une mutinerie, qui réussira un temps ?
Comment, enfin, se bercer d’illusions concernant l’évasion de ce vaisseau, qui bernera tous les extra-terrestres, dont l’intelligence est à elle seule une insulte pour ce terme ?
Ces inconvénients ne sont malgré tout pas suffisants pour ôter à ce roman sa beauté farouche, ni son côté initiatique extêmement fort. Car par le biais de Toshio, mais également de tous les dauphins, nous sommes poussés dans les initiations de tous ces gens à une réalité plus violente plus dangereuse, et plus périlleuse que tout ce qu’ils ont pu imaginer. Tout cela fait de ce roman une bonne lecture, sans être toutefois le chef-d’oeuvre qu’il aurait pu être. Il est par ailleurs dommage, même si c’est un choix de l’auteur, que la conclusion laisse un tel parfum d’inachevé, que ce soit pour Creideiki, pour Thomas, ou même pour le Streaker. Enfin, une petite remarque en passant : n’avez-vous pas trouvé que ce roman regorgeait de K ?