L'île de Henders n'a jamais été explorée. A la vérité, elle n'a même jamais été en contact avec un quelconque écosystème étranger depuis la séparation des continents, il y a deux cents millions d'années. L'excitation qui règne parmi la quinzaine de scientifiques choisis pour aller y faire les prélèvements d'usage est grande : ils seront les premiers à contempler un monde quasi extraterrestre, où l'évolution a suivi un cours différent du reste du monde. Des quinze hommes et femmes qui débarqueront, seuls deux parviendront à s'enfuir de l'île, après y avoir passé seulement dix minutes ! Et le cauchemar ne fait que commencer...
Review
Bon, ça va être court, mais saignant.
Ce roman raconte donc la découverte d'une île du Pacifique, isolée depuis des temps géologiques, par des participants d'une émission de télé-réalité, ainsi que toutes les aventures suivant cette découverte, jusqu'à sa destruction finale.
Avant d'aller plus loin, un avertissement : ne le lisez pas, c'est une bouse commericale formattée pour le grand spectacle sans aucune espèce de cohérence. Passé cette ligne, il y a des spoilers à chaque phrase ou presque.
Résumons-nous, nous sommes dans ce roman en 2005, et il y a au milieu du Pacifique une île encore vierge, sur laquelle auraient survécu des bêtes datant d'avant les dinosaures (et donc ayant évolué dans une direction très différente de la nôtre). Tous les animaux de cette île ont un métabolisme très supérieur au nôtre, un taux de reproduction absolument prodigieux, et un côté piranhas/aliens assez marqués. Pour tout dire, certains vers m'ont fait penser aux foreurs qu'on peut découvrir dans le second tome de Xanth, je crois. Et le reste de la faune est à l'avenant. Là-dedans, évidement, les explorateurs des débuts se font trucider, ce qui amène l'armée et la NASA sur les lieux (ben oui, la NASA, célèbre pour ses constructions spécialisées pour environnements hostiles et ses exo-biologistes). Naturellement, la faune va détruire les bâtiments de la NASA pour laisser la place aux seuls capables d'y survivre : les militaires !
Là-dedans, nos héros scientifiques (ben oui, dans ce roman, les héros sont tous des scientifiques - ce qui n'est pas réciproque parce que l'archétype du traître en est aussi un) vont découvrir certaines merveilles cachées, et se laisser émouvoir par les ET locaux au point de les exfiltrer malgré l'unviers ligué contre eux.
Inutile de dire qu'ils vont y arriver, au prix de contorsions scabreuses et télégéniques, comme tout le reste de ce roman manifestement conçu comme un futur scénario de film à grand spectacle.
En fait, tout, dans cette bouze, pue le fric que l'auteur cherche à se faire sur le dos : le scénario est franchement débile et insoutenable de légèreté, les cautions scientifiques sont uniquement là pour habiller les futurs effets spéciaux, les personnages multiraciaux et tous propres sur eux (excepté, évidement, le traître) vont gentiment se serrer les coudes pour lutter contre une nature sacrément hostile, et enfin le message de fond concernant la nature dangereuse qui un jour où l'autre va se venger fait écho aux thèses catastrophistes du traître d'une manière on ne peut plus racoleuse.
Bref, c'est une bouze. Pire, c'est LA bouze de l'année, celle qui fait honte à son auteur (mais bon, il faut bien manger), et surtout à son éditeur francophone. Non mais franchement ! C'est quoic ette idée à la con de J'ai lu de sortir les pires bouzes dans une collection qui a pu à un moment être de qualité ? Honnêtement, ce simple roman transforme toute tentative de justification en une pathétique et cynique tentative de nous arracher le pognon de la poche. Honte sur eux.