Quand Dirk T'Larien reçoit le joyau-qui-murmure, des souvenirs douloureux ressurgissent. Il se demande pourquoi son amour perdu, la belle Gwen, fait ainsi appel à lui si longtemps après leur rupture. Espérant renouer avec elle, il embarque sur le premier vaisseau à destination de Worlorn pour arracher Gwen aux violents chevaliers Kavalars.

Review

Quel roman sinistre !
On y suit les pas de Dick tLarien (ça n'est pas une faute de frappe) qui, en souvenir d'un amour passé, s'n va sur la planète de Worlorn. Cette planète est errante : elle se balade à travers la galaxie et a frôlée une génate rouge, suite à quoi elle a été utilisée pour un festival (autrement dit une sacrée manifestation d'égocentrisme des planètes participantes). Malheureusement, elle s'éloigne maintenant de cette géante et de notre galaxie. Du coup, chaque jour y est un peu plus sombre et plus froid que le précédent (d'où le titre, suivez un peu).
Ca n'est pas la seule chose qui devient chaque jour un peu plus sombre et plus froid ...
En effet, le héros se rend compte que son amour perdu ne tient plus tant que ça à lui, et qu'elle est qui plus accompagné de féroces guerriers, avec lesquels (ou avec l'un desquels, plus exactement) elle a lié son destin d'une façon très honorable diront les gentils, rétrograde diront les réalistes.
Du coup il ne s'agit plus pour le héros de la récupérer comme un fruit mur, mais de la reconquérir, face à un homme qui est lui est bien supérieur. Supérieur moralement, mais aussi physiquement.
Autant le dire tout de suite, il n'y arrivera pas. (oui, c'est un spoiler). Mais ça n'est pas seulement parce qu'il se révèle être un individu assez médiocre. C'est aussi parce que, à travers cette planète qui refroidit, l'auteur crée une espèce de métaphore de la vie qui ne réserve qu'un avenir obscur à chacun d'entre nous, qu'il soit vaillant ou misérable. Et, croyez-en l'auteur du trône de fer, il nous démontrera, exemples à l'abri, qu'il n'y a ni justice, ni honeur à mourir, même quand la cause est noble. Non, la mort, c'est juste unir son destin à celui d'un monde qui se meurt. Un monde dont, d'ailleurs, l'oeuvre la plus spectaculaire est une ville que le vent de ce monde utilise comme instrument de musique pour créer une mélodie morbide, blague funèbre des créateurs de cette ville inhabitable.
Cet aspect sombre, morbide, funèbre est présent tout au long du roman. Chaque description de ville, de personnage, fait appel au vocabulaire de la mort, de la vieillesse, de la décrépitude, de la perte. Pas d'yeux rieurs,de visage poupin ou de silhouette sportive (sauf chez les guerriers les plus ignorants de la peur).
Ca donne du coup un roman ... triste, je l'ai dit.
Un roman triste, et daté. Parce que si certains romans écrits dans les années 70 ont conservé leurs qualités grâce à une écriture ciselée et un thème intemporel, ça n'est pas le cas ici : il y a un ordinateur central, il y a des pistolets laser, il y a des voyages plus rapides que la lumière, et surtout des personnages exotiques aux noms étranges et aux tenues vaguement moyenâgeuses. Pour tout dire, j'ai eu bien souvent l'impression de lire du medfan des années 50, ce qui à mon sens gâche pas mal les choses.
Du coup, entre un thème franchement sombre, une écriture datée, ça ne me surprend pas que ce roman ne soit paru que maintenant : c'est uniquement à cause du succès du trône de fer. Ce qui est dommage, puisque je me suis laissé dire qu'il avait écrit d'autres romans bien meilleurs (Armageddon Rag, ou même link:9782290010976.html[les voyages de Haviland Tuff Le Voyage de Haviland Tuf]). Je ne dirais même pas que c'est un roman à réserver aux fans de l'auteur, parce qu'il n'y a rien d'autre qu'une déprime.
En fait, voilà, c'est ça le seul intérêt du roman : démontrer ce qu'est un roman authentiquement déprimant. En ce sens, et en ce sens uniquement (ce qui n'est déja pas mal, hein), c'est une réussite