Breq, la soldat qui fut jadis un vaisseau spatial, sert à présent celle qu'elle avait juré de détruire, la Maître de l'empire radchaaï. Cette dernière lui a confié la seule mission qu'elle pouvait accepter : protéger, sur la Station Athoek, la famille d'Awn, la lieutenant qu'elle a froidement assassinée vingt ans plus tôt. La tâche va se révéler plus compliquée que prévu : intrigues politiques, tensions sociales, violences de toute sorte... La situation sur Athoek est explosive. Et la présence d'une traître dans les rangs radchaaïs fausse encore un peu plus les cartes.

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Review

Dans ce roman, on retrouve l'ancillaire du premier tome, qui dirige maintenant son vaisseau et s'en va dans un système loin des troubles politiques du premier tome. Sur place, elle découvrira que les choses ne sont pas aussi simples que ce qu'on pourrait croire.
Je ne vais pas entrer plus dans les détails parce qu'il y en a des tonnes d'une grande finesse.
En revanche, ce que je peux vous dire, c'est que c'est vraiment très chouette.
Evidement grâce au personnage de l'ancillaire. En effet ce personnage est à la fois terriblement analytique, ce qui évite les interprétations parfois erronées, mais également en connexion permanente avec les autres membres de son équipage, ce qui permet d'avoir des aperçus "en temps réel" de leurs actions, et parfois de leur état d'esprit, mais en revanche en ne rentrant jamais dans leur tête. D'ailleurs, même si le récit est raconté à la première personne du singulier, on n'est pas dans un récit introspectif chiant à la assassin royal, mais dans un personnage qui témoigne de ce qu'il voit, sans trop se laisser aller à une introspection pesante. Enfin, peut-être qu'il y a de l'introspection, mais c'est écrit avec suffisamment de talent selon moi pour que ça ne soit pas pesant.
Par ailleurs, l'intrigue est franchement subtile : j'ai d'abord cru à une simple intrigue politicienne avec chasse aux sorcières, et puis les choses ont lentement évolué. Et quand la conclusion est arrivée, j'étais à la fois raisonnablement sereins (certains aspects ressortaient assez clairement) mais néanmoins plutôt surpris par le déroulement de la conclusion.
Et puis cet univers Radchaaï a un charme dystopique certain, avec son népotisme édicté en mode de gouvernement, ses coutumes d'une pudibonderie assez certaine, et surtout sa priorité du féminin sur le masculin (à mon avis antérieur à la maître du Radch). La magie du truc, c'est de réussir à nous faire comprendre ce monde avec finesse, sans jamais en exposer directement les aspects les plus durs, mais en les mettant toujours sous le feu des projecteurs.
Autrement dit, c'est une oeuvre vraiment chouette, et une lecture hautement recommandée.