Au château de Castelcerf le roi Subtil Loinvoyant règne sur les Six Duchés ; il est aidé dans sa lourde tâche par son fils Chevalerie qui comme son père et tous les nobles du royaume porte le nom de la qualité que ses parents espéraient le voir développer. Ainsi le frère du Roi-servant s'appelle t'il Vérité et leur demi-frère, né d'un second lit, Royal.

Suite à une aventure restée inconnue de tous, Chevalerie donne à la lignée un nouveau descendant : un bâtard, dont la simple existence va bouleverser le fragile équilibre qu'avait établi le roi pour contrôler ses turbulents fils. Ce héros malgré lui, nommé Fitz, voit son avenir s'assombrir au fil du temps. Alors que les autres enfants ont déjà leur place à la cour et dans ses intrigues, lui devra la mériter et servir la couronne en devenant ce que personne ne voulait être : l'Assassin royal. Au service de son roi il apprendra les poisons, le meurtre et la trahison..

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Or donc, voici un roman typiquement méd-fan, mais cependant assez original. Il raconte l’histoire d’un jeune garçon, batard de l’héritier du trône, qui va être élevé dans le but de devenir l’assassin du roi (d’où le titre habilement trouvé). Il trouvera naturellement sur sa route des ennemis puissants (dont bien sûr sa propre famille) et déjouera de nombreux complots grâce à sa ruse.

Ce qui est très intéressant dans ce roman, c’est la narration à la première personne : c’est Fitz lui-même qui nous raconte sa vie. On a donc droit à une histoire vue depuis son point de vue, qui nous donne parfois envie de le retenir pour lui éviter un piège grossier, car il ne semble pas particulièrement malin. C’est particulièrement vrai à la fin où le coup d’état tenté par Royal et Garen échoue, mais plus par hasard que par volonté, et alors que tous les indices signalent très rapidement que c’est leur oeuvre. En fait, c’est une constante dans ce roman : Fitz a toujours un train de retard sur le lecteur, qui a du coup un peu tendance à s’énerver (enfin, c’est mon cas) de voir que le héros n’a pas encore compris ce que le lecteur voit comme inéluctable.

Enfin, une dernière chose intéressante est de suivre quelqu’un qui n’a quasiment acune chance de devenir un gentil héros : fils illégitime, il n’héritera jamais. Pis, étant de plus l’assassin du roi, il n’a aucune chance d’attirer la sympathie des ennemis du roi, puisqu’il les tue ! C’est donc un héros en demi-teintes, dont les aventures sont rythmées par des déconvenues, là où d’autres nous font vivre la glorieuse ascension du futur maitre du monde. En cela, on se rapproche un peu ici du Dragon de 941441 , qui lui aussi n’a aucune chance d’être aimé de qui que ce soit, mais qui fait quand même ce qu’il a à faire parce qu’il le faut.

Tiens j’y pense, vous ne trouvez-pas que dès qu’on voit link:../authors/1630.html[MZ Bradley Ray Bradbury] inscrit sur la 4ème de couverture, on retombe sur le même style d’écriture ?