Haven est une ville sombre et dangereuse, qui grouille de lanceurs de sorts, voleurs et monstres en tout genre. Tout y est à vendre. Tout, sauf Hawk et Fisher, deux gardes, mari et femme, qui n’ont ni leur épée ni leur langue dans leur poche. Ce sont les deux seuls êtres intègres à cent lieues à la ronde, craints par tous les malfrats des bas-fonds, et ils ont décidé de faire le grand ménage !...

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J'ai pas vraiment l'hbaitude de lire des morceaux d'intégrales, mais celui-là était assez court, donc j'ai essayé. On y suit, dans trois tomes formés chacun d'une unique enquête, les agents Hawk et Fisher, maris et femmes (ça ne se voit pas vraiment dans les enquêtes, ils agissent plutôt comme des partenaires de longue date que comme des amants, je trouve), seuls agents honnêtes de la Garde (enfin, c'est la rumeur), et adeptes de la résolution d'enquêtes par la force brutale (ça aussi, c'est de l'ordre de la légende urbaine). Ces deux gardes travaillent dans la bonne ville de Haven, pourrie jusqu'à la moëlle, et apparement membre d'une espèce d'empire (?) ou de royaume (?), mais c'est sans importance, puisqu'à Haven on se débrouille.

Donc, trois enquêtes.

Hawk et Fisher

Ce premier tome nous plonge dans ce qui commence comme un huis clos (façon double assassinat dans la rue Morgue) pour continuer comme un survival horror avant de se finir d'une façon nettement plus classique comme un Hercule Poirot. Si on s'attend à une partie de la résolution, l'autre est un peu plus curieuse. C'est franchement la partie la moins intéressante de ce recueil.

Les jeux sont faits

Nos deux gardes se retrouvent à nouveau gardes du corps, mais pendant une campagne politique ... enfin, politique, politique, il s'agit apparement plus d'une guerre civile contrôlée, où chacun peut utiliser les armes à sa disposition, même si elles sont théoriquement illégales (comme la sorcellerie de masse). Là-dedans, évidement, nos deux gardes sont un peu dépassés, mais font preuve de leur fougue habituelle pour semer la pagaille à leur façon.

Le tueur de Dieux

Ce dernier tome promet plus, avec la découverte d'une rue des Dieux dans laquell certains meurent. Mourir, pour un Dieu, vous avouerez que c'ets peu courant. Et forcément, tous les autres ont peur. Et le vivent assez mal (et du coup leurs fidèles aussi). L'enquête sera donc passablement compliquée, surtout quand vient s'y mêler une autre intrigue ...

Et alors ? C'est bien ou bien ?

Ben c'est bôf. Si l'auteur essaye d'utiliser une fantasy urbaine dark, ses guerriers n'ont pas la carure de Fafhrd et du souricier gris (une inspiration évidente), ni le côté retors et criminel de Vlad tatlos (qui devai aussi faire partie des inspirations). Qui plus est la ville, qui est un personnage important de ce genre de romans, ressemble plus à un décor en carton pâte qu'à autre chose. Ce n'est pas compliqué, la seule rue identifiable est la rue des Dieux, qui ne semble pas réellement en accord avec le reste de la géographie locale. Dans le même ordre d'idées, je me serai attendu à une gallerie de portraits louches ... Mais là, rien ! Et c'est malheureusement tout aussi vrai de nos deux personnages principaux : Hawk a un bandeau sur l'oeil et Fisher de longs cheveux blonds, mais c'est à peu près tout. Ils sont globalement interchangeables (ah, tiens, non, Fisher peut être violée, et l'auteur n'hésite pas à utiliser cet artifice de l'histoire), et font des phrases en couples (vous savez, l'un commence, l'autre termine, trèèès pénible). Bref, c'est pas fameux.
Heureusement, les intrigues sauvent partiellement l'affaire. Celle du premier tome part assez bien (jusqu'à ce que le subterfuge soit éventé, d'une façon bien moins subtil qu'un quadrumane), et réserve quelques moments marrants, mais s'enlise finallement dans sa conclusion. La seconde intrigue (enfin, il n'y en a pas vraiment) est plus sympathique, avec son lot d'émeutes politiques, son méchant aux sourcils vachement froncés, son gentil au noble caractère, et son héroïne complètement dingue. Mais la meilleure, c'est la dernière : les dieux ajoutent un côté complètement dingue à l'histoire, et la raison de leurs meurtres est, sinon drôle, au moins intéressante.

Bon, heureusement, je n'ai pas acheté ce pavé, et j'ai pris sa lecture comme une distraction. Je n'ai donc pas été déçu par la piètre qualité de l'oeuvre. Ca ne m'empêche pas de ne pas vous recommender cette lecture, aisément remplaçable par, je sais pas moi, ... ah, si, je sais : les épées de Lankhmar, ça, ça a du style !