En 2380, l'humanité a colonisé six cents planètes, toutes reliées entre elles par des trous de ver. Le Commonwealth Intersolaire s'est développé en une société tranquille et prospère, dans laquelle la " réjuvénation " permet à chaque citoyen de vivre pendant des siècles. C'est alors qu'un astronome est témoin d'un incroyable événement cosmique : la disparition d'une étoile à un millier d'années-lumière, emprisonnée dans un champ de force d'une taille gigantesque. Le Commonwealth décide d'en savoir plus. Contre l'avis d'une partie de l'opinion, il construit le premier vaisseau spatial plus rapide que la lumière : la Seconde Chance. Sa mission sera de découvrir quelle menace pèse sur l'espèce humaine...

Review

Je croyais avoir définitivement réussi à banir Peter F. Hamilton de mes étagères. Pourtant, il n'y a pas si longtemps, je me suis dit que cette étoile de Pandore n'était bonne qu'à me pousser à utiliser le seul mal qui n'en soit jamais sorti : l'espérance.
Tout ça pour dire que j'ai replongé sans hésiter dans les pavés de cet auteur qui ne fait pas le haïku.
Donc ce roman commence avec un ensemble de planètes (environ 300) colonisées par une humanité assagie grâce à l'utilisation d'implants mémoriels permettant de voir l'esprit survivre à la mort du corps et, surtout, grâce à des techniques de rajeunissement performantes permettant censément l'immortalité pour tous.
Dans cet univers appaisé, il y a cependant quelques obstacles : d'abord les gradiens de l'individualité, une espèce de bande de dangereux illuminés luttant contre un enemi mystique, ensuite une étoile mystérieusement disparue du ciel, qu va provoquer la construction et le lancement du premier vaisseau depuis la découverte des trous de vers, qui sont eux à l'origine de la colonisation de ces planètes.

Ce premier tome n'est qu'une introduction à une de ces fresques dont Hamilton a le secret. Pourtant, on est très loin de l'esprit de Genèse par exemple : grâce à cette quasi-immortalité, l'humanité est plus vieille, et donc appaisée de ses conflits de jeunesse. Du coup, ce commonwealth de l'espace est parfois bien pantouflard, avec ses mondes de plusieurs millions d'âmes ne comptant qu'un meurtre par an (en dehors, bien sûr, des attentats terroristes des gardiens de l'individualité). Et puis même les extra-terrestres présents dans ce commonwealth sont plutôt gentillets (comme les silfens). Ce qui n'empêche évidement pas l'auteur de nous alimenter en scènes extrêmement spectaculaires, que ce soit par leur intensité "naturelle" (comme ce vol en planeur sur un monde encore plus spectaculaire que mars et ses volcans) ou par leur intensité combative (comme l'attaque par les vengeurs).
Ce qui donne au final, et pour un premier tome d'une tétralogie, un panoramana extrêmement vivant de ce commonwealth, qui m'a tout à fait donné envie d'aller plus loin dans cette saga. ce qui est curieux, c'est que j'ai justement été intéressé par ce roman car il semble accorder moins d'importance au récit principal et plus d'importance au voyage dans cet univers. Pour en rajouter une couche, je drais même que c'est son côté très 706255 qui m'a plu : l'auteur nous décrit un univers riche en couleur, en traitant son intrigue principale d'une manière assez légère (même si je me doute bien que ce ne sera pas le cas dans les tomes suivants) pour favoriser une vision complète de cet univers.
Ce qui fait donc un très bon premier tome, me donnant à espérer une suite à la fois copieuse et riche en rebondissements (je fais confiance pour ça au côté bon faiseur de Peter F. Hamilton).