Après les évènements tragiques survenus durant l'invasion des Primiens et la perte de vingt-trois planètes, le Commonwealth panse ses plaies et tente de bâtir une armada de nouveaux vaisseaux aux armes terrifiantes pour en finir une bonne fois pour toutes avec Prime. Mais, dans l'ombre, des traîtres veulent empêcher l'humanité de triompher. Le mystérieux Arpenteur des étoiles cherche à détruire notre cicilisation, aidé pas ses serviteurs aux immenses pouvoirs, tandis que l'Intelligence artificielle hésite à intervenir. Le conflit interstellaire prend des proportions jamais atteintes et personne ne sera épargné par les retombées. Voici venir la guerre, l'horreur et la destruction. Voici venir Judas déchaîné !

Review

Dans ce troisième tome, on voit d'une part l'humanité tenter de réagir parfois avec succès (comme par exemple dans les opérations de guerilla), parfois avec moins de succès (dans leur tentative de fermer l'avant-poste des méchants extra-terrestres). On suit aussi, et peut-être surtout, l'enquête de Paula Myo sur l'Arpenteur des étoiles, les Gardiens de l'individualité, et toutes ces autres choses.
Bon, parler de ce troisième tome ne va pas forcément être facile, car j'ai une opinion très contrastée sur Peter Hamilton et ce cycle.
Il y a en effet là-dedans de très bonnes, mais aussi de très mauvaises choses.
Commençons donc par les mauvaises. Pendant longtemps, j'ai eu du mal à voir comment la SF pouvait être "de droite". Bien sûr, j'avais lu quelques oeuvres authentiquement militaristes (comme par exemple les bouquins sur Honor Harrington), mais je n'avais encore jamais lu d'authentique bouquin traitant du libéralisme économique comme la meilleure des choses pour le développement de l'humanité. Oh, bien sûr, ça n'est absolument pas le thème de ce roman, qui montre comment l'humanité lutte contre l'altérité la plus menaçante. C'est d'ailleurs pour ça que c'est tellement visible. En effet, pour se faciliter la vie, l'auteur choisit un système politico-économique compréhensible, et dont il maîtrise les rouages. Et pour lui, apparemment, le plus facile, c'est un système dans lequel les sénateurs font forcément partie de familles richissimes (un peu comme aux Etats-Unis), et dans lequel la liberté d'entreprendre est quasiment totale. Je trouve ça désagréable, honnêtement. Je le trouve désagréable parce que, même sur la pire des planètes (celle qui clôt ce livre, Illuminatus, en est le parfait exemple), la réussite ne peut être qu'économique. Et forcément, ça ôte toute possibilité de rêver, je trouve.
Bon, d'un autre côté, je trouve l'intrigue policière qui sous-tend le récit absolument prodigieuse : l'auteur prend tout son temps pour détailler le grenouillage politique qui nuit évidement à cette enquête particulièrement délicate (au sujet de laquelle je ne vous dirai rien pour ne pas vous gâcher le plaisir), il prend aussi ttout son temps pour explorer des pistes plus au moins correctes, grâce à plusieurs intervenants aussi divers qu'efficaces à leur façon : entre la rigueur de Paula Myo et les intuitions assez audacieuses de Mellanie Rescorai, le chapitre final de ce roman est amené avec subtilité et maîtrise (même si on se doute bien que ça va se terminer de façon inattendue).
Ah, et puis j'aime aussi beaucoup la lutte contre les primiens, qui n'est peut-être pas exploitée à sa juste valeur.
Donc si vous voulez voir une belle enquête (et à mon avis le quatrième tome continuera à exploiter ce filon), précipitez-vous sur ce roman formidablement construit, je trouve. Franchement, avec Halimton, on est pas souvent déçu (sauf évidement en ce qui concerne la diversité politico-économique). Mais bon, comme on vient lire pour le spectacle, de ce côté-là, aucune déception en vue !