La Bombe Quantique a tout changé. Plusieurs dimensions se côtoient désormais : le monde des humains, celui des elfes, des faes, des démons et des morts… La magie existe et est plus dangereuse que la technologie. L’agent Lila Black a vingt et un ans et un problème d’identité… Son corps : une machine cybernétique qui peut aisément remplacer une armée. Son esprit : squatté par une intelligence artificielle. Son coeur : lié par magie à l’elfe qu’elle est censée protéger. Pas facile de rester calme dans ces conditions.

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Review

Disons-le tout de suite pour citer une phrase désormais célèbre : "les frites, j'aime bien, le nutella, j'aime bien. Mais les frites au nutella ... j'aime moins", trop de trop tue le trop.
Et là, des trucs en trop, il y en a à la pelle. Rien que notre héroîne, Lila Black, qui se trimballe un Tokamak dans le ventre et une IA au fond du crâne (ainsi que quelques dizaines de kilos d'armes à feu dans des parties du corps difficilement descriptibles) est en soi boursouflée, à la fois par son physique (manifestement inspiré par Maxine Manchester aka Ladytron - un personnage des WILDCats), et par son mental, vaste champ de ruine lié à sa transformation un chouïa traumatisante en arme vivante.
Et ce n'est évidement rien face à l'autre personnage fondateur de ce récit : Zal, l'elfe rock star (tout à fait, oui, et si avec ça je ne tombe pas dans une comparaison bâclée avec un scénario de jeu de rôles pour Shadowrun, je serai vraiment balaize). Heureusement, contrairement à Lila Black, je vais vous éviter toutes les boursouflures qui en font un personnage aux limites de ce que ma suspension of disbelief peut supporter.
Donc, ce roman raconte une partie de leur histoire commune.
Comme l'auteur est un bon faiseur de livres, les pages se tournent vite, malgré un récit que j'ai trouvé assez facilement parsemé des poncifs du genre : les elfes immortels (ou du moins vivant très vieux) complotent dans le complot dans le complot, sous des trésors de politesse et de bonne éducation, la proximité de ces elfes rend Lila Black manifestement border-line (avec parfois des comportements complètement aberrants). J'en passe (et clairement des meilleures).
Le meilleur restant bien sûr le fait que ce roman est manifestement décidé à un public féminin. Pourquoi ? Parce que cette Lila Black est une vivante métaphore de la puberté, ou du moins de ce que je peux en imaginer chez les femmes (ce qui, je 'ladmets, se résume à assez peu). Imaginez, Lila Black était initiallement heureuse avec ses parents, son frère et son chien. Un beau jour, elle devient indépendante. Et, à l suite d'aventures peu recommandables, elle se retrouve aux commandes d'un corps qu'elle ne comprend qu'à moitié, qui la fait souffrir d'une manière difficilement imaginable, et qui fait que ses parents ne la reconnaîtraient pas. bien sûr, je schématise un peu, cependant, le fond de l'histoire est à mon avis là : montrer comment une enfant naïve devient une femme capable de parler en égale aux hommes autour d'elles et, malgré son évidente différence, capable de les séduire (tout en représentant, pour les plus tordus d'entre eux - Yann, je pense très fort à toi - un fantasme vivant). A ce titre, le final du roman, et son inévitable scène olé olé, est particulièrement explicite, à la fois quand aux objectifs du roman, et quant au côté frites au nutella.
Avant de conclure cette critique, un dernier point. Quand je lis ce genre de chose, je regrette parfois qu'il ne soit pas interdit aux auteurs autres que Peter F. Hamilton de mettre en scène des batailles avec armures de combat et magie de bataille. Parce que si il y a bien quelque chose que lui sait faire et pas l'auteur de ce roman, c'est bien les scènes d'action, qui sont ici traitées avec une espèce de côté ... chamalow ... particulièrement minable à mon sens.
Alors évidement, je ne vais pas vous recommander cette lecture.