Selon la légende, Dow le Sombre aurait tué plus d’hommes que le pire des hivers pour conquérir le trône du Nord. Jaloux, le roi de l’Union lui envoie ses armées. Des milliers de soldats convergent ainsi vers un cercle de pierres oublié pour se livrer une guerre sans honneur. Parmi eux, une fine lame disgraciée, un prince sans couronne, et le dernier homme honnête du Nord se retrouvent inexorablement entraînés dans une bataille sanglante qui scellera le destin de tout un pays.

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Review

Eh bien dites donc, quelle bataille !
Oui, parce que ce roman ne raconte, dans ses 800 et quelques pages, qu'une bataille de trois jours entre l'Union et les nordiques. Du coup, comme c'est avant tout de la fantasy, il y a une unité de temps (trois jours seulement), une unité de lieu (le site de la bataille) et une une unité d'action (bon, là, c'est assez évident). Et c'est vraiment chouette, parce qu'en resserrant le récit, l'auteur nous permet plus facilement d'entrer dans l'histoire malgré la multiplicité des personnages.
A ce sujet, d'ailleurs, j'ai tendance à ne pas apprécier les récits choraux, et à les apprécier d'autant moins que les personnages sont nombreux. Et là, en l'occurence, le récit est raconté par une dizaine de personnages des deux côtés de la bataille. Ca peut sembler extrêmement confus dit comme ça. Pourtant, grâce à son talent de caractérisation des personnages, je ne me suis pas perdu dans cette foule. Evidement, certains personnages m'ont plus touché que d'autres. Mais même pour ceux que j'appréciais un peu moins, l'intrigue était claire, malgré évidement la confusion de la bataille. Bon, cela dit, certains personnages m'ont paru ... un peu inférieurs. Par exemple, Calder, le prince déchu, est clairement inspiré de Tyrion Lannister. Hélas, la copie ne vaut l'original ni dans la liberté de ton, ni dans la maîtrise tactique. Du coup, ça devient un vrai lâche pas vraiment agréable à suivre.
A ce sujet d'ailleurs, il est important à mon avis de bien comprendre pourquoi j'apprécie cet auteur : certains personnages sont d'authentiques ordures. Et même si je le savais, j'appréciais de les voir évoluer. Sauf évidement Bayaz, dont le côté ordure immortelle apparaît un peu plus à chaque tome. C'est vraiment le personnage qui est le mieux caractérisé comme un salaud sans coeur.
Du coup, des bons personnages, une intrigue claire. Y a-t-il quelque chose à jeter ? A mon avis, la seule chose regrettable, c'est quand même le nombre de pages : 800 pages pour trois jours de massacres inutiles, même si l'action est très compacte, c'est peut-être un peu trop.
Cela dit, ça n'ôte rien aux énormes qualités de ce roman que j'ai dévoré (grâce au talent de page turner de l'auteur), et je pense que c'est une lecture intéressante pour tous ceux qui ont la mauvaise idée de croire au côté romantique de la guerre.