Rholala, c'était bien.
Donc la flotte perdue continue d'errer dans les systèmes des syndics, ravageant chaque équipement de combat adverse sur lequel elle tombe jusqu'à ce que ...
Je suis assez étonné de l'avouer, mais dans ce troisième tome, chaque détail sonne juste.
Que ce soient les alternoiements de Geary (qui ne sait clairement pas dans quelle direction lancer sa flotte).
Que ce soient les dilemnes moraux de la sénatrice Rione (qui se révèle clairement comme la Jiminy Cricket du héros).
Que ce soient les capitaines têtes brûlées, plus stupidement héroïques les uns que les autres (et plus stupidement morts, aussi)
Que ce soient enfin les splendides manoeuvres réalisées à la fois par la flotte de Geary et par les différentes flottes des syndics (surtout dans la partie finale).
Tout ça, à défaut d'une écriture ciselée avec art (parce que bon, faut pas rire, l'auteur ne soucie pas trop de parsemer son roman de figures de style), donne à ce roman une espèce de vérité, de justesse - encore une fois - qui a fait mouche. J'étais embarqué sur l'indomptable avec Geary et les autres, et je me faisais un sang d'encre pour chacun des vaisseaux de sa flotte (surtout les fameux auxiliaires rapides qui se révèlent un poids autant qu'une bénédiction), tout en m'interrogeant avec lui sur les plans de ses ennemis, aussi bien extérieurs qu'intérieurs.
Parce que c'est là une autre des particularités de ces romans : un seul héros, Geary. On le voit faire, on le voit hésiter (même si on ne rentre dans sa tête que pour le voir subir le pois humain de ses responsabilités). Mais, ce qu'on ne voit pas, ce qu'on ne comprend que par ce que LUI vit, ce sont les réactions des gens autour de lui. Ainsi, la sénatrice Rione reste après ces trois tomes un sacré mystère. Sans parler des syndics ou d'autres acteurs. Et ça, c'est bien. Bien parce que ça nous plonge encore plus dans son monde, et aussi parce que c'est une façon rafraîchissante de construire un récit au long cours, loin de ces récits à quinze voix (je te regarde,
Honor Harrington aux cent voix !).
Bon, et en bonus, évidement, il y a le soin apporté à des combats qui intègrent des facteurs comme les réserves de carburant et de munitions, le moral des troupes, les distances interplanétaires énormes, même à c/10.
Bref, ce tome était clairement un cran au-dessus des précédents, comme si l'auteur nous préparait déja à une conclusion incroyable dans deux ou trois tomes et commençait tranquillement à faire monter la pression.
Du coup, je commence à me dire que ce brave Black Jack Geary va bientôt devenir la seconde meilleure saga de Space-op après La saga Vorkosigan, et qu'à ce titre ce serait vraiment dommage pour vous de ne pas vous y perdre corps et biens.