Jaël est un séducteur cynique et libertin, épéiste de talent, et auteur des célèbres Mémoires Vagabondes. Du moins en est-il persuadé, jusqu'à ce que sa vie bascule à l'issue d'un duel l'opposant à Cassiel Ferssen, un jeune aristocrate décidé à venger l'honneur de sa soeur. Il se retrouve alors entraîné au plus profond des méandres de la cité ensorcelée de Dvern, errant entre songe et réalité.Que dissimule le masque de Jaël de Kerdhan ? Quel drame s'est déroulé entre deux enfants, trente ans auparavant, dans la riche demeure de la famille Ferssen ? Déchiré entre la personnalité cynique et séduisante de son double et celle que lui révèlent les puissants princes de Dvern, Jaël part à la recherche des clés de son identité..

Précédemment paru chez Mnémos en 1997, lauréat du prix Julia Verlanger en 1998, Mémoire vagabonde est la réédition révisée par l'auteur de son premier roman.

Review

Ce roman raconte les aventures de Jaël, un jeune écrivain dans une espèce de XVIIème siècle alternatif, et des errances de sa mémoire dans le labyrinthe de Dvern, de la petite Dvern, et d’autres plus imaginaires.
J’avais déja lu du même auteur La Voie du Cygne, qui se passe dans la même cité de Dvern, peut-être à une autre époque mais peut-être pas, et j’avais déja apprécié son style. Ce roman, qui est son premier, et donc plus ancien que La voie du cygne, porte déja en lui ce style si particulièrement agréable à mes yeux (si). Une espèce de finesse, de poésie, de charme même traverse toutes ces aventures pour mieux nous emporter et nous faire plonger dans le décor de Dvern.
Cette écriture est une raison suffisante de lire ces romans, mais elle ne fait que porter un récit bien construit, qui nous emmène dans toute la planète imaginaire de cet auteur. Et cette planète a un charme fou. Les libraires le rangent dans la catégorie de la fantasy, mais il en est à mon avis très loin, bien plus loin même que L’esprit de l’anneau profane, qui se place pourtant dans une rennaissance alternative (qui est d’ailleurs le seul point commun entre ces deux romans). Il faudrait plutôt le placer dans une espèce de période de régence XVIIè comme je le disais plutôt, où les magiciens coexistent avec les savants fous, et où il existe des herbes qui permettent de dominer les rêves, de leur faire prendre corps, et d’y mener une vie indépendante (si cela vous rappelle Le dieu venu du centaure, ça n’est à mon avis pas anodin). Il faut également citer dans ce roman le côté très ludique des romans de L.L. Kloetzer, qui n’hésite pas à multiplier à l’envi les références au labyrinthe, dans l’agencement des pièces et la succession d’épisodes que vit Jaël, et au tarot, qui occupe ici une place symbolyquement importante. Enfin, il y a l’histoire, Jaël qui se trouve mêlé à d’étranges événements, qui cherche à séparer la vérité de l’illusion dans tout ce qui s’entoure, et même dans sa mémoire. Mais que je ne peux décement pas livrer sans déflorer le récit.