Islande, 1986. Un hiver sans soleil. Une île au bord de l'implosion volcanique. Un monde sans Internet, sans téléphones portables, à l'aube d'une nouvelle ère digitale.

Dans une petite école d'Hafnafjordur, entre une falaise arpentée par les fées et un champ de lave hanté par le passé, se noue un drame cosmique aux fantastiques implications. Où est passé Elliot, le très vieux concierge muet et autiste, à la veille d'une dernière kermesse ? Comment a-t-il réussi à quitter une chambre sans fenêtres, fermée de l'intérieur ? Bracken, le professeur de dessin parti à sa recherche, va mettre au jour un impossible secret, écho des plus vieux mythes islandais, où absurde, poésie et terreur se confondent dans le mystère d'un dangereux cache-cache.

Saga minimaliste, cartoon littéraire, plongée en apnée dans l'imaginaire d'un homme qui refuse de grandir, Elliot du Néant est l'autobiographie postmoderne d'un auteur né entre la ligne et le mot.

Authors

Review

Euh.
Comment dire.
Ce livre, qui traite du néant, défie toute tentative de description de ma part.
Non pas que je n'ai pas compris l'histoire : un professeur de dessin part à la recherche d'un ami qui a disparu dans un coin de sa chambre. Cette quête va le pousser en dehors de notre monde pour aller visiter le Néant ... Et évidement ce voyage va le changer.
Cela dit, cette description ne rend pas justice à la complexité, ou plutôt à la furieuse incohérence, de ce récit qui, en traitant d'un Néant qui existe, nous emmène dans un monde entre "Alice au Pays des merveilles" (pour le dialogue avec le morse et le macareux) et H.P. Lovecraft (pour les angles qui sont manifestement dangereux) sans oublier 4176363 (le Kor m'a fait penser à certaines créatures de l'Incal). Par ailleurs, la construction du roman, entrecoupée de flashback, nous montre à la fois le personnage principal vivant dans le Néant (avec le morse et ce même personnage explorant l'école, dans une espèce de transe amnésique assez curieuse.
Il est d'ailleurs étrange de voir à quel point ces deux expériences de vie sont disjointes. Histoire d'insister un peu, l'auteur essaye de les aggréer dans les 2à dernières pages du roman, en donnant à Bracken (notre personnage principal et narrateur) des pouvoirs démiurgiques : d'un mouvement d'index, il peut effacer les traits qui composent une personne à la réduire à ses composants chromatiques essentiels. Impressionant non ? Non. Non parce que l'auteur, je trouve, n'a pas vraiment su rendre le côté graphique de la chose à sa juste mesure (même si je ne suis pas sûr que c'eut été possible). Cette incapacité à rendre l'acte démiurgique est à mon sens l'aspect le plus visible du côté presque bon de ce roman : beaucoup d'idées sont excellentes, mais la réalisation tombe la plupart du temps à côté (à mon sens).
Du coup ça rend le roman pas inintéressant (pour ceux qui aiment le côté fantastique barré) mais pas indispensable non plus.