Ce roman est peut-être ma lecture la plus difficile dans l'oeuvre de Catherine Dufour.
Au cas où vous ne l'ayez pas écouté dans la salle 101, Catherine a écrit ce roman suite aux atrocement douloureux événements du Bataclan. Elle a d'ailleurs écrit
un article frappant sur son blog à ce sujet. Je me doutais donc du genre d'oeuvre que j'allais lire, ce qui ajoutait de l'appréhension à tout le reste.
Donc Catherine Dufour recycle le cadre de Blanche-Neige et les lance-missiles pour y raconter une histoire qui, sans être celle du Bataclan, en est beaucoup trop proche pour ne pas faire horriblement mal. Franchement, je ne sais même pas comment commencer à raconter l'histoire, je vais donc éviter.
Ce que je vais plutôt écrire, c'est que j'ai bien senti à quel point Catherine était retournée par ces événements, parce que ce roman contient toute la rage qu'à Catherine pour tout un tas de trucs : la politique qui fait privilégier la vente d'armes à la compréhension de l'autre, la basse stupidité des "gens" toujours prêts à manger une haine prémâchée, l'ignominie des uniformes, et bien d'autres.
Bref, c'est une lecture qui fait remonter tous les relents nauséabonds que nous assène un capitalisme décadent. Franchement, je m'attendais à une oeuvre dure, mais je ne m'attendais pas à ce que tout y soit aussi dur.
Hélas, j'ai parfois eu l'impression que cette dureté ramenait Catherine dans un style un poil foutraque ... Pour le dire autrement, le mélange entre l'innovation linguistique, les ellipses abondantes, et les personnages multiples rendent la lecture assez difficile.
Cela dit, c'est une lecture nécessaire, rendue en plus un peu plus facile par les références à Terry Pratchett qui parsèment l'oeuvre ... des références que j'ai comprises comme un hommage de Catherine à celui qui a dû être un maître pour elle.
Comment conclure ? Je vous laisse vous faire votre idée sur cette oeuvre.