Depuis 20 ans, les linuxiens le prétendent, tous les ans (je voulais vous mettre plein de liens, mais j'ai eu la flemme), c'est l'année de Linux sur le bureau. Et c'est vrai que, de loin, Linux semble chaque année être un peu plus léché.

Et cet été, pour des raisons très personnelles, j'avais besoin pendant mes vacances d'un ordinateur pour faire quelques recherches d'ordre immobilier pour étudiants.

Je me suis donc dit que, plutôt que d'emmener avec moi mon ordinateur de travail (un terrifiant X1 Extreme avec Windows 10), je pouvais tenter l'aventure au coin de la rue et essayer plutôt d'utiliser sur un ordinateur portable qui traîne chez moi l'une de ces modernes et jolies distributions Linux qui font les beaux jours des sites spécialisés (techradar, tecadmin, et tant d'autres).

Evidement, j'aurais pu prendre la direction la plus simple et lancer Ubuntu. Seulement, je trouve le poli insuffisant.

Evidement, j'aurais pu reprendre une direction déja connue et installer la très belle Elementary OS (dont le plus grand défaut est de copier Mac OS, à mon avis).

Mais comme d'habitude, j'ai choisi le panache, et j'ai installé Pop OS.

Pourquoi ?

J'avais en fait plusieurs prérequis assez simples : je voulais une distribution basée sur Ubuntu, parce que je connais leurs efforts vers l'utilisabilité, et je voulais une distribution qui soit belle. Parce que sans être un esthète, le look désuet de certaines distributions me fait grincer les dents.

Donc paf, une clé USB, pouf une installation par défaut, et c'est parti pour trois semaines (après avoir installé et configuré minimalement Firefox, Thunderbird, Cozy Drive et KeepassXC).

Résultat ?

Mitigé. Le tiling window manager (voir scribe - désolé, il n'y a pas de page dédiée sur le site de System76)) est vraiment agréable et, dans l'ensemble, tout fonctionne. Mais Firefox et Thunderbird n'utilisent pas la police système. Ca n'est pas grave quand on ne fait que du web, mais dès qu'on affiche côte à côte (grâce à ce window manager) Firefox et une application native ... Ca heurte les yeux.

J'ai donc fini mes vacances comme ça, et je me suis lancé dans une vague d'installations.

J'y ai fait passer

  • Linux Mint, dont le look vraiment trop daté m'a fait arrêter l'ordinateur au bout de ... dix minutes
  • KDE neon, qui était plaisante et assez rapide, mais ne supportait apparemment pas Cozy Drive (je ne doute pas qu'avec un peu de hack dans la config ça marche, mais je ne veux pas faire ça).
  • Deepin Linux qui a un look très affirmé, dans lequel je ne me suis vraiment pas retrouvé, donc je l'ai désinstallée elle aussi en cinq minutes.

Et enfin Zorin OS. Malgré son nom de méchant de James Bond, la distribution est belle, rapide, Cozy Drive fonctionne bien, et Firefox semble utiliser une police proche du système. De ce fait, je pense pousser mon test plus loin. par exemple en vérifiant que KeepassXC supporte bien les fonctionnalités de Keepass dont j'ai besoin (agent SSH et générateur TOTP - oui, c'est écrit dans la doc, mais ça mérite d'être testé).

Il me faudra ensuite vérifier le support de quelques autres particularités de mon usage : comment fonctionne DroidCam for Linux ? Quel est l'équivalent à Spacedesk ? Et comment faire marcher Office ? Et enfin, est-ce que je vais devoir arrêter de jouer à World of Tanks après ... quelques années (ou est-ce que Wine fonctionnera correctement) ?

Pour finir, une petite note sur les packages. Je croyais naïvement que dans le monde Debian/Ubuntu on utilisait des .deb qui contenaient ce qui était utile à l'application. Ca semblait bien marcher (suffisamment pour Raspbian en tout cas). Mais le magasin d'applications de ces différentes distributions n'a pas l'air d'accord : il y a du flatpak, de l'AppImage, du Snap. Alors déja que quand on arrive dans le monde Linuxien il faut choisir un environnement de bureau (KDE vs Gnome vs LXDE, vs ...), un éditeur de texte (Emacs vs vi vs VSCode vs ....), si il faut en plus s'intéresser à la manière dont sont packagées les applications, ça devient vraiment n'importe quoi ! D'autant plus que certains formats sont moins prédictibles que d'autres. Par exemple, avec Flatpak, vous ne savez vraiment quel espace prend l'application sur le disque. Et pour le coup, ça met Linux (pardon, l'écosystème Ubuntu) en grand gagnant de l'OS pas green. Parce que si je remplace mon keepassxc.deb par un keepassxc.flatpack, et que je passe de 40 Mo à potentiellement 280 mo (je n'ai pas inventé les ordres de grandeur). Et je ne sais même pas comment dire à ma distribution que je ne veux pas de flatpak (parce que je n'ai pas un disque dur infiniment grand).