Dans ce recueil, on trouve différents récits de
Ugo Bellagamba qui n'ont pour seul point commun que de faire partie de ce recueil. je vais donc devoir les traiter séparément.
La cité du soleilDans ce premier récit, on s'attache aux pas de Laura, aggrégée d'histoire des idées à Marseille, dont l'amant a disparu, poursuivant la chimère d'une cité idéale à travers la Provence. Bien sûr, elle va se lancer aussitôt à la poursuite de son amant, dans une quête initiatique lui faisant découvrir le pouvoir des utopies.
Je pourrais prendre mon temps pour l'annoncer, ménager un suspense insoutenable, mais ça n'est pas vraiment mon style. je préfère vous le dire tout de suite. Cette histoire ne relève que difficilement de la science-fiction. Elle pourrait à la rigueur être vue comme une étrange tentative de glisser du fantastique dans le domaine un peu aride de l'étude académique des utopies historiques, mais c'est à peu près sa seule force. Ah, non, en fait, ce récit a un autre don indiscutable : celui de nous faire visiter la provence de l'auteur d'une manière assez symapthique. on se perd ainsi dans les vieilles rues des grandes villes provencales (Arles, Avignon, Nyons, ...). Et cette visite-là, pour peu qu'on la prenne pour ce qu'elle est, est très agréable et dépaysante.
bon, en revanche, ça ne suffit pas à me faire apprécier cette histoire, trop ancrée dans un monde des idées qui, cette fois-ci, ne m'a pas intéressé des tonnes. Même pas du tout, en fait.
L'apopis républicain suivi de la stratégie andromèdeCes deux courts récits, qui se situent dans le même univers uchronique, nous racontent la fin d'un empire napoléonien qui, grâce aux anciens dieux égyptiens, aurait perduré plus de 200 ans.
Dans le premier, on suit des révolutionnaires républicains et franc-maçons tentant une opération relative au coup d'état ayant lieu sur terre, et dans le second on observe les conséquences de ce coup d'état à une échelle ... galactique.
Ces deux nouvelles sont celles dans lequelles le récit est le mieux construit : l'intrigue suit une progression narrative limpide, on comprend bien les enjeux de ce combat.
Hélas ! Cette intrigue est gâchée par une description bien trop figée des différents intervenants, aussi bien dans la première nouvelle que dans la seconde. Et je trouve ça d'autant plus dommage que l'idée d'envoyer des troupes napoléo/égyptiennes dans l'espace a un côté particulièrement réjouissant pour l'esprit.
Dernier filament pour AndromèdeCe dernier récit nous place dans le lointain lointain futur, celui où notre voie lactée vieillissante va se transformer en un espace moribond, dévoré par l'entropie.
Dans cet espace, un être va être chargé d'emmener la vie se développer ailleurs.
Bon, là, on passe dans le très lointain futur, celui où il est difficile de simplement définir ce que sont les individus (hu-jon, par exemple, doit se rapprocher de l'étoile dans
L'Étoile et le Fouet), ce qu'est l'enjuen de l'histoire, et surtout à quelle échelle temporelle se construit l'histoire.
Car histoire il y a. Hélas, l'auteur a choisi de la traiter avec une vision très onirique de la chose (en même temps, vu que la définition même des personnages est assez floue, ça peut se comprendre). Et cette vision onirique m'a paru juste ennuyeuse : je n'ai eu aucune espèce d'empathie pour hu-jon et son combat pour que la vie ne séteigne pas, et que la mémoire persiste. Ca sent trop la projection galactique du fantasme occidentald e fin de l'histoire.
ConclusionEst-ce que ces différents paragraphes sont assez clairs ? Je n'ai pas aimé ce recueil de novellas. Dans l'ensemble, ces trois récits souffrent de défauts communs : ils sont trop plats, trop ternes, trop intellectualisés, sans doute. Et c'est normal après tout : le premier récit traite de l'utopie, le second nous parle de révolutionnaires franc-maçons hantés par des idéaux de libre-arbitre, et le troisième nous parle de créatures non-humaines assemblées dans les étoiles. Pas étonnant, du coup, que l'esprit prenne le pas sur le coeur. Je dis ça alors même que la midinette en moi exigeait que le premier récit se termine par une reddition de Paul aux armes de l'amour et de la réalité. Mais sans doute que la forme novella exigeait, elle, une fin plus ouverte.
Du coup, la seule chose qui reste à
Ugo Bellagamba, c'est l'écriture.
L'écriture, et cette post-face que j'ai beaucoup apprécié, parce qu'elle montre que l'auteur est avant tout un gribouilleur de papier, qui va noircir des pages et des pages pour tirer une ligne valable.
Iol ne reste qu'une question sans réponse ... Est-ce que ça vaut le coup ? Pour moi, c'est non, mais un non mitigé. Un non qui aurait pu être un oui, comme c'est par exemple le cas pour
Le Double Corps du roi.