Qu'importe la mort, dans ce monde futur où le clonage est devenu un succédané d'immortalité ; qu'importent la vieillesse, la laideur, le sexe, puisque le génie génétique peut reconstruire, transformer, améliorer à volonté un corps imparfait. Pourtant la vie, parfois, impose sa simple évidence. Sur la planète Mars, une expédition terrienne découvre, émerveillée, les prémices d'une résurrection. Dans une communauté de sourds et d'aveugles surdoués, un homme apprend l'intense douceur d'un langage corporel absolu.

Neuf nouvelles d'une qualité littéraire exceptionnelle, neuf joyaux étincelants d'une science-fiction qui refuse les horizons étriqués de notre morne quotidien.

Review

Bon, comme c'est mon habitude pour les recueils de nouvelles, quelques lignes sur chaque texte. Disons globalement que ces textes se situent, pour la plupart, dans l'univers du Canal Ophite.

1 - Le Fantôme du Kansas (The Phantom of Kansas), pages 9 à 72

Cette première nouvelle m'a replongé quasiment mot pour mot dans certains passages de Gens de la Lune, je crois, avec ce voyage dans le disneyland du texas, et cette incroyable tempête. L'intrigue, elle, est peut-être moins spectaculaire que ses romans, mais néanmoins intéressante.

2 - Raid aérien (Air raid), pages 73 à 97

Loin de l'univers du canal Ohpite, cette nouvelle nous projette dans les couloirs du temps d'une façon assez dilettante, je dirais, parce que l'auteur ne s'intéresse en fait pas au paradoxe, mais plus au contraste entre les étranges sauveteurs et leurs protégés, qui ne sont peut-être aps si sauvés qu'ils le croient.

3 - Un été rétrograde (Retrograde summer), pages 99 à 133

Un passage à l'âge adulte dans une Mercure dont le seul intérêt est le lac de mercure.

4 - Le Passage du trou noir (The black hole passes), pages 135 à 178

Quelle sensualité sans contact ! Oulala ! J'ai trouvé que cette nouvelle, prenant comme thème l'isolement que peut donner le contact non physique avec d'autres, était particulièrement troublante, aussi bien par ses personnages que ses situations.

5 - Dans le palais des rois martiens (In the hall of the Martian kings), pages 179 à 251

Une installation sur Mars qui m'a - légèrement - rappelée la trilogie martienne de Kim Stanley Robinson, mais sans la hard-science, encore une fois. Pas forcément inintéressant, mais la présence de moulins à vent est ... curieusement contraire à ma vision de la Nature.

6 - Dans le chaudron (In the bowl), pages 253 à 312

On se doute dès le début que Kiku va se faire mener par le bout du nez. Toutefois, la pierre explosée de la fin donne un léger sentiment d'action à cette promenade dans le brouillard.

7 - Dansez, chantez (Gotta sing, gotta dance), pages 313 à 366

Ohlala ! Oui, encore une fois. A mon avis, John Varley est auteur auquel la sexualité donne, comme sujet, des ailes, véritablement. Et dans cette nouvelle, si le début, avec ce symbiote végétal transpatial m'a laissé un peu froid, la scène de sexe symphonique m'a donné envie d'aimer l'humanité toute entière (ben tiens).

8 - Trou de mémoire (Overdrawn at the memory bank), pages 367 à 424

Une histoire presque classique sur un homme qui se retrouve coincé, certes d'une façon un peu inhabituelle, dans le cyberespace local, avec intrigue amoureuse à la clé.

9 - Les Yeux de la nuit (The persistence of vision), pages 425 à 510

Clairement la meilleure histoire de ce recueil, tellement belle que c'en est incroyable. On y découvre une communauté d'aveugles-sourds ayant réinventé toute leur civilisation en fonction de leurs capacités et de leurs handicaps. Pour se parler, ils se touchent donc, ce qui donne forcément un mode de vie beaucoup plus tactile, et donc sensuel, que notre communication à distance.

Au final, c'est un recueil assez intéressant, mais peut-être pas complètement inoubliable, sauf évidement les trois nouvelles que j'ai mentionné. Il mérite néanmoins clairement la lecture